Comment je me suis disputé…
Une pièce de plus sur le couple ? Oui, mais pas tout à fait comme les autres… Etats de couple dissèque le thème avec brio et originalité, contournant les éternels clichés
Lui (Serge Ayala) : Ç Sartre l’a dit La femme n’est pas pareille à l’homme. È Elle (Catherine Swartenbroekx) : Ç Soyons clairs, ceci n’est pas une pièce de Sartre. È On est tout de suite dans le bain : ces deux-là ne sont jamais d’accord. Créée et jouée à Bruxelles par C. Swartenbroekx, reprise et retravaillée à Marseille, Etats de couple oscille entre le théâtre d’humour et le cabaret. Le metteur en scène Didier Landucci (des Bonimenteurs) et sa complice Laure Dessertine abordent le sujet en lui faisant prendre un virage encore inexploré : le couple traité par le surréalisme. Inspirées du quotidien, les situations s’acheminent vers une drôlerie douce-amère, une absurdité cocasse ou une folie totalement débridée. Echanges épistolaires qui virent à l’obsession, repas au resto hystérique, insolite séparation amicale, pétages de plomb en jouant au Scrabble… Autant de moments revisités par des comédiens qui se déchaînent avec leurs mots et leurs corps. Les deux protagonistes imprègnent la scène de leur présence, piochant successivement dans la Commedia dell’arte, le flamenco version « SM » et la danse contemporaine. En évitant les pièges de la caricature et des clichés (on est très loin d’Un gars, une fille…), les duettistes donnent à voir un spectacle fin (rare pour la discipline…), jubilatoire et pas du tout politically correct. Ou comment rire face à du théâtre dit « de boulevard »…
Eva D
Etats de couple. Jusqu’au 17/12 au Théâtre de Tatie