Free Fall d’Emmanuel Tenenbaum

Courts-Bouillon

Courts en continu

 

L’équipe des Films du Delta nous convie, le samedi 26 mars à Rousset, pour la dix-septième édition de sa manifestation Courts-Bouillon, une journée entière consacrée à la diffusion de courts-métrages, pour tous publics. Sans oublier deux séances spéciales, les 16 et 17 mars, dans le cadre de La Fête du court métrage.

 

 

Voilà tout le paradoxe d’un système industriel cadenassé : trop souvent, au regard des professionnels de la profession, seuls auraient une valeur cinématographique — ou plutôt marchande — les longs métrages, soient des œuvres dépassant les soixante minutes. La standardisation de ce format a relégué au second rang les récits d’une durée inférieure, servant parfois de produits d’appels aux cinéastes dont le désir est d’atteindre le Graal, la réalisation d’un long métrage. De fait, on oublie que les films courts ont révolutionné ou profondément marqué l’histoire de l’image en mouvement, de La Jetée de Chris Marker au Chien andalou de Luis Buñuel, en passant par The Big Shave de Martin Scorsese, Afrique 50 de René Vautier ou les films de Bill Plympton. Les courts métrages ne sont donc pas un seul vivier enthousiasmant de création et d’expérimentation, ce sont des œuvres uniques à part entière : il n’y aurait aucun sens à les catégoriser par leur seule durée — ce qui reste un critère administratif, et non esthétique. Le développement de la diffusion de courts métrages en festival est donc l’occasion d’une rencontre classique entre un public et une œuvre. Et parmi les structures régionales qui défendent ce geste créatif, citons bien évidemment l’équipe des Films du Delta, qui nous propose la dix-septième édition de la manifestation Courts-Bouillon, soit une plongée, le temps d’une journée, au cœur d’une sélection de haut vol de courts métrages internationaux. Le samedi 26 mars, à Rousset, les festivités démarreront dès 14h, par une séance jeune public, à partir de douze ans. S’y côtoieront les films de GiNo Pitarch (La Naissance d’un guerrier), Juliette Denis (Homme sage), Adrian Moyse Dullin (Haut les cœurs) ou Judith Chemla (Les Enfants de bohème). À 16h, ce sont les films d’écoles qui seront mis à l’honneur : il faut souligner ici que l’hexagone se dote des meilleures structures internationales de formation aux images de synthèses et numériques, d’où bon nombre d’étudiant.e.s sortent pour rejoindre les équipes hollywoodiennes des plus gros studios d’animation. Cette séance nous permettra de découvrir les travaux des prestigieuses écoles que sont le Mopa, l’Esma, les Gobelins, l’Atelier de Sèvres ou l’Ensi. Les séances de 18h et 21h se présentent enfin comme un tour du globe des meilleurs courts-métrages du moment, de Pops de Lewis Rose à Free Fall d’Emmanuel Tenenbaum, en passant par A cœur perdu de Sarah Saidan, On n’est pas des animaux de Noé Debré, Shark de Nash Edgerton ou Partir un jour d’Amélie Bonnin. Soient au final trente-cinq films sélectionnés, et sept pays représentés. Soulignons enfin que l’équipe de Courts-Bouillon s’inscrit également dans la Fête du court métrage, avec deux séances les mercredi 16 et jeudi 17 mars, toujours à Rousset, avec au menu deux programmes sélectionnés : Villes et villages insolites pour le jeune public et En haut de l’affiche pour les plus grands. À ce stade, on peut facilement évoquer un feu d’artifice de courts qui sauront combler tous les publics !

 

Emmanuel Vigne

 

Courts-Bouillon : le 26/03 à la Salle Émilien Ventre (Rousset).

Rens. : www.filmsdelta.com/courts_bouillon/