Cycle « À la recherche du bonheur : comédies américaines des années 40 » au Vidéodrome 2
Comédies Club
Olivier Puech, fin cinéphile, nous propose du 8 au 12 mars, au Videodrome 2, le cycle « À la recherche du bonheur : comédies américaines des années 40 », qui nous plonge, avec la programmation de cinq films savoureux, au sein de l’Âge d’Or de la comédie hollywoodienne, la Screwball Comedy, titre emprunté de l’argot américain.
Alors qu’en-dehors de quelques opus subversifs — on pense au Corbeau d’Henri-Georges Clouzot —, la France collaborationniste inondait durant la Seconde Guerre mondiale les écrans hexagonaux de productions tout à fait abjectes, de l’autre côté de l’Atlantique se jouait une partition particulièrement passionnante dans l’évolution du cinéma américain. Prise en étau entre les grandes périodes cinématographiques que furent celles des années 30 et des années 50, la production hollywoodienne des années 40 reste indéfectiblement liée au genre comique : elle recela de véritables pépites, d’apparence désopilante — il fallait faire oublier l’effort de guerre — mais bien plus subtiles en vérité, opérant une quasi révolution dans l’analyse des rapports amoureux et de la place des femmes dans les productions filmiques. On parla ici de l’Âge d’Or de la comédie américaine — la Screwball Comedy —, à laquelle participèrent également quelques cinéastes ayant fui l’Allemagne nazie, d’Ernst Lubitsch à Billy Wilder.
Même si nombre d’entre eux furent adaptés des plus grands succès de Broadway, ces films particulièrement savoureux, espiègles et parfois irrévérencieux, qui bousculaient les codes sociaux, nous plongent dans une période de liberté d’écriture, alors que paradoxalement opérait plus que jamais, aux États-Unis, le fameux et liberticide code Hays. Du 8 au 12 mars, sous l’égide d’Olivier Puech, le Vidéodrome 2 nous propose une jolie exploration cinématographique de cette période haute en couleur du cinéma américain, avec la programmation de cinq classiques à découvrir sans tarder : My Favorite Wife de Garson Kanin, de prime abord, opus de 1940 qu’aurait dû réaliser Leo McCarey (qui l’écrivit et le produisit), avec un Cary Grant alliant toujours avec maestria humour et élégance. Suivront No Time for Love de Mitchell Leisen, particulièrement décapant, The Major and the Minor de Billy Wilder, Ball of Fire d’Howard Hawks, sorte de Blanche Neige et les Sept Nains revisité à la sauce Screwball Comedy, et Unfaithfully Yours de Preston Sturges. Une programmation qui retrouve dans le contexte actuel, telle une mise en abime historique, son sens premier, du divertissement par le retournement des règles de la comédie romantique.
Emmanuel Vigne
Cycle « À la recherche du bonheur : comédies américaines des années 40 » : du 8 au 12/03 au Vidéodrome 2 (49 cours Julien, 6e).
Rens. : www.videodrome2.fr
Le programme complet du cycle « À la recherche du bonheur : comédies américaines des années 40 » ici