Cycle Christian Philibert
Leçon d’humanité
Le cinéma Jean Renoir de La Penne-sur-Huveaune nous propose, les samedi 2 et dimanche 3 octobre, et pour notre plus grand plaisir, un cycle consacré à l’un des plus remarquables cinéastes d’origine provençale, Christian Philibert ! Tour d’horizon d’un événement à ne manquer sous aucun prétexte !
Sans conteste, l’un des plus vibrants et vivants cinéastes dont l’œuvre est une goutte où se reflète le monde reste l’inclassable — et c’est heureux ! — Christian Philibert ! Comme le dédicace le Massilia sur le live de Bouteille sur bouteille en citant Bob Marley, « Pour être universel, il faut qu’on s’intéresse à notre culture, à notre langue. » C’est un peu cela, à l’instar également de Jean Giono, Christian Philibert : un artiste solidement ancré dans les terres provençales, mais dont les œuvres résonnent avec le chant du monde, comme en témoigne la dernière scène de l’inénarrable Les Quatre Saisons d’Espigoule. Et c’est bien malheureux de s’apercevoir, dans une industrie cinématographique jacobine et empreinte d’un réel mépris de classe, que ce cinéaste remarquable n’a pas toujours les honneurs qu’il mérite.
C’est donc avec un plaisir non dissimulé que nous allons toutes et tous accourir au cinéma Jean Renoir de La Penne-sur-Huveaune, les samedi 2 et dimanche 3 octobre, pour un cycle qui promet son pesant de bonheur ! Deux jours particulièrement denses, qui nous permettront de (re)visiter les opus de Christian Philibert, en sa présence, ayant marqué le cinéma de ces vingt dernières années : Les Quatre Saisons d’Espigoule, bien évidemment, qui reste un joyau inégalé, d’humour, d’humanité, tout bonnement de vie, mais également Travail d’Arabe, cinglant, oscillant entre rire et tragédie, le plus récent Afrik’Aïoli, où l’on retrouve les compères des deux films suscités, sans oublier les documentaires du cinéaste, genre dans lequel il excelle tout autant, de Massilia Sound System, le film, à son tout dernier opus, le formidable film consacré à l’un des poètes les plus intrigants qui soient, Germain Nouveau, dans Le Poète illuminé, Germain Nouveau.
Il est troublant, et signifiant, de constater à quel point le temps n’a rien altéré des œuvres de ce cinéaste hors normes, et que les voir et les revoir sans cesse nous permet, à chaque projection, d’y découvrir, par l’exigence du détail, toute la subtilité.
Emmanuel Vigne