Cycle Ingmar Bergman à l’Institut de l’Image
Persona grata
L’Institut de l’Image d’Aix-en-Provence prolonge mois après mois son exploration du patrimoine mondial du cinéma, avec ce mois-ci une grande rétrospective consacrée au génie suédois Ingmar Bergman.
Malgré un constat global somme toute plutôt négatif, l’arrivée du numérique en salles a permis une dynamique particulièrement capitale : la réédition en copie numérique (le DCP) d’œuvres du répertoire, qui s’opère conjointement à leur restauration. Parmi les quinze à vingt opus qui sortent chaque semaine, deux ou trois, voire parfois plus, sont des films restaurés du répertoire cinématographique mondial. Exit ainsi les copies 35mm en piteux état, le public a de nouveau l’occasion de (re)découvrir sur grand écran un patrimoine infini dans des conditions optimales. Une salle régionale, souvent chroniquée dans ces colonnes, se fait l’écho de cet héritage du cinéma classique, l’Institut de l’Image d’Aix-en-Provence. Sous forme de cycles — le dernier en date consacré à Isabella Rossellini fut un succès —, les hommages aux grands noms de l’histoire du cinéma se suivent à un rythme soutenu. En mars, l’équipe de Sabine Putorti profite ainsi de la grande rétrospective proposée par Carlotta Films — structure majeure de restauration et de diffusion du cinéma de répertoire — autour de sept films essentiels du plus grand réalisateur suédois, Ingmar Bergman. Tout cinéphile en herbe se doit d’avoir déjà lu Laterna Magica, sorte d’autobiographie très libre et d’auto-analyse de son travail. On y saisit toute sa relation au cinéma, au théâtre, à ses acteurs, à l’écriture. Sa gigantesque filmographie témoigne d’une grande boulimie, mais au-delà, d’une quête humaniste et artistique intarissable. Les douze films sélectionnés ici comptent évidemment parmi les pièces maîtresses dans l’œuvre d’Ingmar Bergman. Cette rétrospective évidemment non exhaustive couvre quasiment toute la carrière du cinéaste, démarrant avec La Nuit des forains (1953), jusqu’au dernier opus Saraband, tourné pour la télévision en 2003. Presque six décennies de création qui offriront au cinéma ses plus belles pages, du Septième Sceau à La Source, en passant par Les Fraises sauvages, Persona ou Fanny et Alexandre, depuis longtemps invisible en salle.
Emmanuel Vigne
Cycle Ingmar Bergman : du 5 au 25/03 à l’Institut de l’Image (Cité du Livre – Salle Armand Lunel, 8/10 rue des Allumettes, Aix-en-Provence). Rens. 04 42 26 81 82 / www.institut-image.org
Programmation détaillée du cycle Ingmar Bergman ici