Non mais Allio, quoi !

De l’Alhambra à l’Institut de l’Image, en passant par le Renoir de Martigues ou le Méliès de Port-de-Bouc, de nombreuses salles régionales programment actuellement un cycle de trois films consacré à René Allio, l’un des plus grands cinéastes marseillais.

L’attention du public et des médias concernant la production cinématographique marseillaise s’est largement orientée, ces dernières décennies, vers Robert Guédiguian ou Paul Carpita. Un très grand cinéaste était resté jusque-là plus confidentiel : René Allio. Aujourd’hui, cette injustice historique est en partie réparée grâce à la sortie, en copie numérique restaurée, et grâce aux bons soins de Shellac, de trois opus majeurs, La Vieille Dame indigne, L’Heure exquise et Rude Journée pour la reine. Un cycle construit sur ces trois films a ainsi rencontré le soutien de Cinémas du Sud — association largement citée dans ces colonnes, œuvrant pour la coordination des cinémas du Sud-Est —, permettant à de nombreuses salles de la région de programmer ces trois œuvres magnifiques. Cette rétrospective fait suite à un vibrant hommage que consacra l’année dernière la Cinémathèque Française à ce cinéaste hors courant qui, de son propre aveu, s’intéressait aux êtres « qui n’ont pas d’histoire, qui ne sauraient compter dans l’histoire, représentation qui est toujours payée à son juste prix, c’est-à-dire rien. » Si Marseille fut souvent choisie comme toile de fond narrative, c’est bel et bien, au sein de chacun de ces films, la destinée humaine de personnages magnifiquement dépeints qui reste l’essence même des œuvres de René Allio.

Emmanuel Vigne

Prochaines projections de L’Heure exquise :

• le 18/10 au Studio de la Friche La Belle de Mai (41 rue Jobin, 3^e), dans le cadre des Vingt-quatre heures d’architecture.
  Rens : 04 95 04 95 04 / www.lafriche.org

• le 28/10 au Gyptis (136 rue Loublon, 3^e), dans le cadre de la semaine thématique « Street ? Vous avez dit street ? ».
  Rens : 04 95 04 96 25 / www.lafriche.org