Deep End (Allemagne de l’Ouest/Grande-Bretagne – 1970) de Jerzy Skolimowski (Carlotta)
Attention : chef-d’œuvre ! Nous l’avons souvent souligné dans ces colonnes, la filmographie du cinéaste polonais est l’une des plus passionnantes dans l’histoire du cinéma. Jamais en reste d’un bon mot provocateur, Godard rappelait lui-même qu’ils étaient tous deux les plus importants réalisateurs en exercice. Ce que confirme Deep End. Skolimowski signe là l’un des plus beaux films sur l’adolescence, au cœur d’une cité londonienne encore toute empreinte de l’explosion du Pop Art. Le film cache derrière son minimalisme de façade une richesse des sentiments, une complexité de l’âme humaine et une beauté foudroyante. Deux personnages évoluent au sein d’un établissement de bains publics. La caméra virevolte avec une certaine cruauté, jusqu’à la scène finale, au cœur de la naissance du sentiment amoureux, avec une intelligence inégalable.
EV