Covid oblige, la petite salle de la rue Sainte Cécile n’aura pas pu célébrer comme il se doit ses vingt-cinq ans au service du théâtre de proximité. Vingt-cinq, c’est aussi le nombre de cours que la dynamique équipe du Divadlo dispense chaque année auprès de 300 élèves, proposant également de nombreux spectacles professionnels, en majorité à destination des plus jeunes, mais pas seulement. Bernard Fabrizio, directeur artistique du lieu, fait le point avec nous sur cette année si particulière.
À quoi aurait ressemblé l’année 2020 de votre structure sans la crise sanitaire ?
Ça devait être une année spéciale, soulignant les vingt-cinq ans d’existence du théâtre. On s’en rappellera.
Suite à l’arrêt brutal de vos activités provoqué par le premier confinement, avez-vous pu compter sur des soutiens physiques, psychologiques, financiers ?
Nos adhérents et spectateurs nous ont envoyé de nombreux messages de soutien. Beaucoup ont fait des dons ou n’ont pas demandé de remboursement. Nous avons de la chance d’avoir cette proximité avec les élèves et les habitués du lieu. Ces coups de pouce nous ont permis de clôturer la saison sans être trop en danger.
Mais la demi-jauge imposée pendant plusieurs mois et le deuxième confinement nous inquiètent davantage, les aides d’État, comme le chômage partiel, ne suffisant pas pour maintenir nos budgets équilibrés.
Avez-vous eu la possibilité de vous réorganiser, voire de vous réinventer, afin de pouvoir profiter un minimum des quelques mois de répit partiel qui ont précédé cette nouvelle épreuve ?
Nous avons dû redoubler de travail pour adapter nos cours de théâtre, qui nécessitent habituellement contact et lâcher-prise.
Les spectacles jeune public ont repris en juillet, avec respect strict des mesures sanitaires, et les spectacles tout public ont repris en septembre. L’expérience spectateur est particulière derrière un masque, mais tout le monde a apprécié ce bref retour au théâtre.
Quelles sont vos attentes quant à la considération de l’État pour le milieu culturel face à cette crise sanitaire ?
Avec l’Association des théâtres de quartier marseillais, nous avons sollicité les élus de la Ville de Marseille et de la Métropole Aix-Marseille pour la création d’un fonds d’urgence culturel pour les petites salles qui n’ont pas ou peu de subventions. À l’échelle nationale, nous espérons que les petites salles ne seront pas reléguées au second plan.
Arrivez-vous à trouver un quelconque aspect positif, qu’il soit personnel, organisationnel ou communautaire, à toutes les difficultés engendrées par ces handicaps répétitifs ?
La crise sanitaire aura fédéré. La majorité des théâtres de moins de 300 places s’est constitué en association pour sensibiliser les élus à la réalité des petites salles, pour se soutenir mutuellement et pour échanger sur des pistes de solution.
Quel est votre sentiment à l’entrée de ce deuxième confinement strict ? Quelles sont vos perspectives d’avenir ?
Ces derniers mois, nous avons fait preuve de beaucoup de résilience et nous nous sommes adaptés autant que possible à la situation… quitte à jouer à perte. À l’entrée de ce deuxième confinement, l’inquiétude est prédominante car nous n’avons aucune visibilité pour la suite. Nous sommes en train de finaliser la programmation du prochain trimestre en croisant les doigts.
Avez-vous mis en place des mesures spéciales pour garder le lien avec vos spectateurs pendant ce reconfinement ?
On essaie de tenir informé notre public via les réseaux sociaux et une newsletter des actualités du théâtre. Et nous gardons le lien avec nos élèves enfants et adultes en visio, toutes les semaines.
Propos recueillis par la rédaction
Pour en (sa)voir plus : www.divadlo-theatre.fr/
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