Des nouvelles… du Chapiteau
Tenir un cap culturel en 2020, c’est tout un cirque ! Au Chapiteau, haut lieu de la fête phocéenne sous toutes ses formes, le moral reste pourtant au beau fixe, grâce au soutien infaillible d’un public fidèle et reconnaissant. Après une mini saison estivale, l’équipe de cet ancien club de pétanque caché entre Plombières et la Belle de Mai met à profit le calme hivernal pour (re)penser une reprise en beauté des festivités.
À quoi aurait ressemblé l’année 2020 de votre structure sans la crise sanitaire ?
L’ancrage ! 2020 c’était l’année de l’ancrage pour le Chapiteau. Avec des partenariats solides, une équipe soudée, un public réactif et une programmation aux petits oignons, nous étions prêts à nous assumer comme un lieu de fête incontournable de la cité phocéenne, et les trois mois d’activité de l’été nous ont montré que nous n’avions pas tort ! Nous avons compris le rôle que joue le Chapiteau dans la défense de la fête et le soutien du réseau artistique local. Nous avons saisi l’importance de notre métier pour la santé psychologique et mentale de tou.te.s.
Suite à l’arrêt brutal de vos activités provoqué par le premier confinement, avez-vous pu compter sur des soutiens physiques, psychologiques, financiers ?
L’appui de notre public a été le meilleur soutien que l’on puisse attendre ! Nous avons fait appel aux aides financières de la part du gouvernement, mais cela ne suffit pas pour garantir une bonne santé économique. Dans tous les cas, nous prenons les choses comme elles viennent. La période est compliquée pour tout le monde, se plaindre ne servirait à rien.
Avez-vous eu la possibilité de vous réorganiser, voire de vous réinventer, afin de pouvoir profiter un minimum des quelques mois de répit partiel qui ont précédé cette nouvelle épreuve ?
Nous avons travaillé trois mois cette année : juillet, août et septembre. Ce n’est pas assez, bien évidemment, mais cela nous a permis de souffler un minimum. Puis, durant ces trois mois, l’important élan de solidarité entre l’équipe, le public et les collectifs partenaires nous a donné de l’énergie pour affronter ces longs mois d’inactivité qui nous attendent.
Quelles sont vos attentes quant à la considération de l’État pour le milieu culturel face à cette crise sanitaire ?
C’est un sujet délicat. Il y a certes un manque de considération pour le milieu de la fête et de la culture de manière plus générale. Nous avons compris qu’au regard du gouvernement, nous ne sommes pas « essentiels » et c’est bien dommage. À la sortie du confinement, nous avons remarqué que tout le monde avait besoin de se rencontrer, de se lâcher, de danser, de rire… Cela contribue à la santé psychique de notre société et ne peut être ainsi oublié. De plus, la crise nous a montré que de nombreux lieux étaient prêts à s’adapter afin d’assurer l’accueil du public tout en respectant les nombreuses consignes sanitaires.
Arrivez-vous à trouver un quelconque aspect positif, qu’il soit personnel, organisationnel ou communautaire, à toutes les difficultés engendrées par ces handicaps répétitifs ?
Absolument ! D’un côté, le temps libre nous a permis de prendre du recul et de se remettre en question. De l’autre, le changement constant des consignes a imposé un grand challenge à notre créativité et capacité à travailler dans l’urgence. Nous avons dû nous adapter et nous réinventer tout le temps ! Finalement, cela a confirmé l’importance de nourrir nos piliers : le public, l’équipe, les partenaires. Nourrir le fait de travailler main dans la main et de se faire confiance.
Quel est votre sentiment quant à ce deuxième confinement ? Quelles sont vos perspectives d’avenir ?
Nous n’avons jamais arrêté de travailler. Pendant le premier confinement, nous avons repensé l’accueil du public, embelli le Chapiteau, mis en place un protocole sanitaire dans le respect des mesures, et formé du personnel. En cette deuxième période de confinement, nous nous concentrons sur la saison 2021. D’ores et déjà, nous travaillons la programmation afin de proposer un agenda de qualité, à la hauteur de ce public magnifique qui nous accompagne.
Un dernier mot ?
Merci Ventilo pour cette initiative. C’est plaisant de pouvoir prendre la parole dans un média dont la place n’est plus à justifier ! Merci à notre public qui ne nous a pas lâchés : votre présence constante et les nombreux messages de soutien nous réchauffent le cœur ! On vous aime !
Propos recueillis par la rédaction
Pour en (sa)voir plus : https://www.lechapiteau-marseille.fr/