Des nouvelles… Du Petit Duc
Faisant fi des faiblesses façonnées par l’affreux truc, le fabuleux Petit Duc préfère se faire un réseau et réinvente sa chaîne de production sonore. Grâce à la création du Petit Duc Web, la salle Aixoise étend ses ondes à un champ infini d’ode au La ! Touchant un public aux genres et origines toujours plus variés à chaque diffusion de concert en direct, ces amoureux de l’impro transmettent l’énergie porteuse d’une adaptation idéale au tempo viral.
À quoi aurait ressemblé l’année 2020 de votre structure sans la crise sanitaire ?
Nous aurions donné l’ensemble de nos concerts avec un public in situ. La chaîne Petit Duc Web nous a permis de maintenir toute notre programmation — soit quarante-huit concerts — diffusée à un public d’internautes. Plus encore, notre chaîne web a consolidé ou initié des partenariats, notamment avec l’IESM (Institut d’Enseignement Supérieur de la Musique, à Aix, ndlr) et le Conservatoire Darius Milhaud avec qui nous avons eu l’occasion de collaborer en retransmettant sur notre site des évènements de leurs programmations.
Depuis le début de cette crise, avez-vous pu compter sur des soutiens physiques, psychologiques, financiers ?
Oui, nous avons eu des soutiens financiers pour nous permettre de créer la chaîne web du Petit Duc. Bien que la situation sanitaire ait forcément impacté le moral de tous, le fait de pouvoir perpétuer un lien avec les artistes et le public a été une source de motivation intarissable.
Avez-vous eu la possibilité de vous réorganiser, voire de vous réinventer, afin de pouvoir maintenir ou créer certaines activités ?
Oui, nous avons réinventé l’espace même de notre salle, en proposant une retransmission de nos concerts avec la création de notre chaîne sur notre site internet. Rigoureusement des diffusions du direct, sans replay, sans partage sur les réseaux sociaux — sans post-prod, donc sans filet pour le réalisateur qui pilote en direct six caméras, deux régisseurs dont l’un dédié au son de la retransmission et sans filet pour l’artiste ! L’idée, c’est « comme si vous vous retrouviez au Petit Duc ». Soumis à billetterie (5 € le concert ou abonnement à la saison à 45 €) dans le respect des bonnes pratiques de la filière musicale (droits d’auteurs, etc).
En ce sens, nous avons touché un public beaucoup plus important qu’à l’accoutumée, notamment des personnes n’habitant pas la région ou des publics empêchés, soit en situation de handicap, soit dans des zones géographiques où l’offre culturelle est moindre ; par ailleurs, un public qui suit des artistes et curieux de voir leurs créations. Nous avons eu des connexions depuis la Martinique, le Japon et le Canada pour les plus lointains.
Quelles sont vos attentes quant à la considération de l’État pour le milieu culturel face à cette crise sanitaire ?
C’est une question délicate car le plus important demeure la santé de tous. Les initiatives des salles visant à pallier les contraintes sanitaires ont été soutenues. Le CNM (Centre national de la musique, ndlr) a été doté par l’État pour mettre en place des dispositifs de sauvegarde et de soutien, à défaut desquels de nombreuses faillites auraient suivi. Concernant les intermittents, l’État a mis en place l’année blanche pour pallier leur impossibilité d’être en activité ; il est tout aussi important que ce dispositif soit reconduit, rares étant ceux qui ont pu exercer leur profession !
Arrivez-vous à trouver un quelconque aspect positif, qu’il soit personnel, organisationnel ou communautaire, à toutes les difficultés engendrées par ces handicaps répétitifs ?
Positif non, car la crise est terrible. Mais nous avons tenté une sortie par le haut. L’aspect qui en ressort est d’avoir été entourés d’une équipe solidaire qui a choisi d’être créative et d’imaginer un espace virtuel qui soit un vecteur de lien social pour des publics n’ayant pas l’habitude de se déplacer dans les salles de concert, sans pour autant perdre notre public d’abonnés qui confirme vouloir revenir en salle dès que cela sera possible. Lorsque nous afficherons complet, il sera désormais toujours possible via la chaine d’assister aux créations que nous accueillons.
Quelles sont vos perspectives pour la suite de 2021 ?
Dès que les contraintes sanitaires le permettront, nous reprendrons nos représentations avec le public in situ. Pour autant, nous poursuivrons nos activités liées à la chaîne web pour ce nouveau public constitué qui nous y encourage. Nous aimerions approfondir ce champ de recherche en collaborant davantage avec les zones rurales et les EHPAD.
Avez-vous mis en place des mesures spéciales pour garder le lien avec vos spectateurs tant que leur accueil physique est impossible ?
Les concerts sont suivis d’une interview menée par Gérard Dahan — directeur artistique — et d’un temps d’échange avec le public qui, via un tchat, peut poser des questions aux artistes qui répondent en direct. Notre lien avec le public est donc très fort !
Propos recueillis par la rédaction
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Extraits de concerts live
Extrait concert retransmis en direct en janvier 21 depuis Le Petit Duc de Tom Poisson
Extrait concert retransmis en direct en novembre 20 depuis Le Petit Duc de Olivier Ker Ourio et Emmanuel Bex
Extrait concert retransmis en direct en décembre 20 depuis Le Petit Duc de Sarah Lancman & Giovanni Mirabassi
La presse en parle
https://www.lepetitduc.net/video/reportage-au-jt-de-france-3-paca-le-8-oct-2020/
https://www.lepetitduc.net/video/france-2-tele-matin-le-11220/