Une histoire à voir plutôt qu’à écouter : c’est le parti pris du Théâtre Nun pour adapter le célèbre conte de Grimm, Hansel et Gretel. Entrez dans un livre d’images en trois dimensions… (lire la suite)
Une histoire à voir plutôt qu’à écouter : c’est le parti pris du Théâtre Nun pour adapter le célèbre conte de Grimm, Hansel et Gretel. Entrez dans un livre d’images en trois dimensions…
Avec son sol de bois blanchi et ses draps tendus, la scène est comme une grande page blanche. Mais plutôt que de la remplir de mots, le Théâtre Nun a préféré la remplir d’images : (presque) pas de paroles dans son adaptation de Hansel et Gretel. Juste quelques chansons murmurées comme des menaces, une voix d’enfant qui balbutie, des sifflements, des soupirs… Un choix de mise en scène fort et original, qui permet d’aborder le conte au plus près des émotions et des symboles qui le traversent.
Tout se déroule ainsi en tableaux successifs — l’abandon des enfants, les petits cailloux semés sur le chemin, la maison de pain d’épices de la sorcière… — dans lesquels abondent les inventions visuelles et sonores. Lorsque la faim tenaille les enfants perdus dans la forêt, une ronde folle d’ustensiles de cuisine tournoie en ombres chinoises autour de la scène. Lorsque la sorcière enferme Hansel pour le dévorer, c’est une véritable « chaîne » de gamelles qui se met en marche en cliquetant avec la précision d’une machine, pour engraisser l’enfant. Quant à la célèbre maison de pain d’épices, elle est symbolisée par l’ample jupe de la sorcière, à l’étoffe ornée de rangs de bonbons : lorsque Hansel s’y réfugie, la sorcière n’a plus qu’à se retirer pour que la jupe se transforme en cage…
La morale de l’histoire ? Elle est peut-être du côté du singulier personnage en costume blanc qui accompagne Hansel et Gretel tout au long du spectacle, et qui semble mener leur destin par le bout du nez. Mi-bouffon mi-lutin, il entreprend de dévorer le décor, avant de se transformer en marchand de sable puis en canard serviable. Etrange et insaisissable mauvais génie qui fait que finalement, on se décide à traverser la rivière pour avancer, plutôt que de chercher refuge dans les jupes d’une mère…
FF
Jusqu’au 14/06 au Badaboum Théâtre. Rens. 04 91 54 40 71