L’étoile des Suds
La Distropunx Party fête ses cinq ans au Dock des Suds. Avec le prodige techno sarde Dusty Kid et un décor inspiré de l’œuvre de Jules Verne, la nuit sera longue.
La recette d’une bonne Distropunx Party est simple : fondre quelques perles de la scène électro dans un décor époustouflant… et le tour est joué ! Une soirée de gourmets servie une fois par an au Dock des Suds, donc à ne pas rater. Depuis sa création, des artistes tels que Zombie Nation, Far Too Loud, Alex Gopher, The Rogue Element ou encore Etienne de Crécy ont pu être servis sur un plateau au public marseillais. Pour cette cinquième édition, Dusty Kid (voir encadré) et Trackwasher constitueront les plats principaux. Côté déco, bienvenue dans le monde imaginaire de Jules Verne. Si cet ingrédient est tenu secret, on se prend à rêver d’engins volants, de machines à vapeur, de sous-marins, de voyages en ballon, voire d’un univers steampunk rappelant l’environnement industriel du XIXe siècle. La capacité des organisateurs à transporter le public dans une autre dimension grâce à la qualité des décors et d’un show lumière ébouriffant est telle que toutes les supputations les plus farfelues sont permises. Des performances acrobatiques sont également au menu, autant dire que les petits plats ont été mis dans les grands.
Laurent Jaïs
Distropunx Party : le 29/03 au Dock des Suds.
Rens. www.facebook.com/DistropunxCrew / www.dock-des-suds.org
Dusty Kid
Dusty Kid, il a tout d’un grand
De formation classique, Paolo Alberto Lodde a rapidement troqué son violon contre synthé, sampler et sequencer. Natif de Cagliari, en Sardaigne, il fait preuve d’une ouverture d’esprit hors du commun sur le plan musical et se fond dans la scène électro locale avec une aisance surprenante. Il fait ses armes à l’occasion de raves illégales que les autorités de l’île ont bien du mal à contenir. A seulement dix-neuf ans, il sort un premier EP sous le nom de Dusty Kid, et c’est en 2004, un an plus tard, qu’il explose sur la scène techno internationale avec son premier album, A Raver’s Diary, dont le morceau Lynchesque reste un titre phare. Il se retrouve propulsé sur les plus prestigieux dancefloors européens, de Berlin à Ibiza. Après Beyond That Hill, un second album dans la même veine très techno que le premier, il se distingue l’an dernier avec un mix/album sobrement intitulé III, de près de deux heures. Il le met en téléchargement gratuit à l’occasion de ses dix ans de carrière, officiellement pour remercier ses fans. Peut-être craint-il que le virage artistique qu’il vient de prendre n’effraie son public de la première heure. Un mix sombre, dont on est frappé par la gravité des basses. Comme toujours, les enchaînements sont subtils à souhait. III est un mix à écouter chez soi, sans conteste l’album d’un musicien arrivé à maturité.
Laurent Jaïs