Divino Amore présenté par le TNM La Criée au Théâtre du Gymnase
Divine comédie
Servi par des acteurs désopilants, Divino Amore ressemble à une boîte à musique déjantée tout droit sortie d’un film d’Almodovar.
Dans un élan de loufoquerie, Alfredo Arias et son acolyte René de Ceccatty ont voulu remettre sur le devant de la scène le théâtre romain des années 60/70. Les metteurs en scène des drames d’inspiration religieuse de l’époque pensaient en effet pouvoir convoquer sur scène la présence divine et provoquaient alors, par leur côté naïf et grotesque, l’hilarité du public.
Secondé par son égérie Marina Marilu et trois autres acteurs exceptionnels, le metteur en scène nous guide vers un monde fantasmagorique et scintillant.
Complètement toqué, son Divino Amore mêle, dans un esthétisme parfait, des dialogues désopilants, des costumes extravagants aux couleurs éclatantes changeant de teinte au gré des éclairages, des coiffes excentriques et démesurées, un décor complètement kitsch associant palmiers et nains de jardins et, surtout, des chants.
Entre lyrisme et comédie musicale, on passe de la chanson italienne au répertoire disco américain dans un rythme effréné, on bat la mesure du bout du pied et l’on sourit, l’ensemble s’avérant à la fois gai et entêtant.
Ici, le sujet de la marginalité est poussé à son paroxysme, traité par l’absurde et la poésie, amenant une réflexion sur les différences et la tolérance.
Tels des bijoux dans un écrin à leur image, les acteurs font briller ce nouveau spectacle au firmament du délire. Merveilleux.
Texte : Pascale Arnichand
Photo : Miche?le Laurent
Divino Amore était présenté par le TNM La Criée au Théâtre du Gymnase du 24 au 28/03.