Don Quichotte de Jules Massenet
Massenet reste pertinent dans tous les registres lyriques. Même les plus inattendus. Cette « comédie héroïque » vient d’une province, un peu oubliée aujourd’hui, du vaste empire des divertissements. Son Don Quichotte (d’une très lointaine parenté avec Cervantès) est le prétexte commode à déployer l’éventail coloré d’un amour éconduit depuis le premier rire moqueur jusqu’aux ultimes larmes de compassion. Les plus grandes basses ont désiré le rôle-titre pour la charge émotive que la partition majore puissamment. Sur les tréteaux phocéens, Nicolas Courjal fera le portrait d’un prétendant à la triste figure. Ses graves profonds, vastes pans d’ombre irisés d’harmoniques en demi-teinte, recèlent la palette sensible pour mobiliser notre empathie, voire celle de la réticente Dulcinée, la mezzo Héloïse Mas, en narquoise mais néanmoins miséricordieuse tentatrice. Un tableau musical ciselé d’une touche riche de mystères légers et de poésie orchestrale.
RY
> Du 19 au 24/03 à l’Opéra de Marseille (1er)
Rens. : https://opera.marseille.fr/