Donatien Aubert – Veille Infinie
Chroniques, la Biennale des Imaginaires Numériques, continue d’alimenter les hauts lieux d’art contemporain à Marseille, mais aussi et surtout, à Aix. Au-delà de son réseau d’expositions dans l’hypercentre se trouve un pavillon à l’histoire, à l’architecture et à la localisation bien atypique, le 3BisF. Dans l’enceinte de l’hôpital psychiatrique Montperrin, le bâtiment, ancien internat des femmes, renferme désormais et depuis près de quarante ans d’autres excentricités, d’autres génies, d’autres imaginaires. En ce moment, c’est l’exposition personnelle de Donatien Aubert, artiste, chercheur et auteur, qui vient nourrir les spéculations des visiteur·ice·s. Ses sculptures faites de pans métalliques, d’éléments robotisés et d’écrans animés sont mises en valeur par leurs éclairages intégrés, semblables à des équipements de pointe technologique. Ce sont des cellules immersives en forme de projecteurs, et elles projettent en effet au-delà des vidéos, elles développent, informent, notamment sur le sommeil, ou plutôt, sur sa tendance à l’amenuisement. En 2017, Netflix considérait justement le sommeil comme son concurrent le plus important ! À coups de sculptures, de réalités virtuelles ou d’animations 3D, Donatien Aubert interroge les mutations anthropologiques, utilisant le numérique pour réfléchir à cette question encore si peu tangible à notre ère transhumaniste.
MD