Edgar Sekloka
Au maniement de la diction servant les revendications, Edgar jamais ne s’égare. Tiré au couteau, son slam vous sort du vague-à-l’âme. Un concert d’Edgar Sekloka, c’est l’occasion devenue bien trop rare d’entendre rimer idéologies et musicologie : il a ce talent non caché d’orchestrer ses fougues et foudres intérieures, de poser ses mots sans les peser. Ces mots — avisés et visuels —, le surnommé Suga les collectionne et les essaime depuis l’étape ado. Adorateur des papes du hip-hop, il se fait la plume aux sons d’IAM ou NTM. Sans se faire de Chant d’Encre, il assume ses rimes acerbes et rencontre le désiré succès avec Milk Coffee and Sugar, son célèbre duo avec Gaël Faye.
Mettant l’ode à toutes les bouches, le maître parleur écume les bars et organise des battles, joutes de verve, avant de monter en popularité méritée et de se produire en première partie d’Oxmo, Casey ou Hocus Pocus. En bonne fanatique frénétique, sa main surproductrice est l’autrice de plusieurs romans.
Désormais seul à la barre de son embarcation sonore, il a monté le label Sugar Music, et présente l’opus Musique Noire, où le rap est comme un mannequin de vitrine, une base sculptée qu’il pare tantôt de cuivres, de cordes et de percussions, d’accents blues rock, de chants burkinabè ou togolais. Thèmes cathartiques, invités éclectiques, prose lyrique, la musique d’Edgar Sekloka sèche l’oreille des plus sceptiques.
LPB
> le 21 à la Mesón (1er)
www.journalventilo.fr/sortie/111815