Carte blanche au Ravi
Quel rapport entre Patrick Mennucci, maire PS du 1er secteur, Renaud Muselier, député UMP, et Michel Pezet, conseiller général socialiste ? L’accent marseillais ? La langue de bois ? L’ambition politique ? Les deux premiers, turbulents quinquagénaires, rêvent d’être un jour calife à la place du calife. Le troisième, éternel dissident, ne s’est toujours pas assagi avec l’âge.
Mennucci, Muselier et Pezet ont un autre point commun : ils sont les « Monsieur 2013 » des trois principales collectivités territoriales engagées dans la capitale européenne de la culture, le Conseil régional, la ville de Marseille et le Conseil général des Bouches-du-Rhône. Pour la première fois, à l’invitation du Ravi, le « mensuel régional qui aime la tchatche », ils ont accepté de débattre ensemble, publiquement, de Marseille Provence 2013. Ce sera lundi 4 octobre, à 18h30 au cinéma l’Alhambra. L’entrée est libre, mais les places seront chères.
Marseille Provence 2013 sera-t-elle une bérézina, comme Avignon 2000, ou un triomphe, comme Lille 2004 ? Le jeu semble ouvert, à mi-chemin du compte à rebours qui nous sépare de la capitale européenne de la culture. L’argent public, avec les réticences de l’agglomération aixoise par exemple, risque de manquer. Les interrogations se multiplient. Les artistes locaux seront-ils vraiment de la fête ? A qui et à quoi va servir MP 2013 ? Préfigure-t-elle les contours d’une future métropole marseillaise ?
MP 2013 se présente avant tout comme un « laboratoire de rénovation urbaine par la culture ». Mais quel projet urbain et pour qui ? Et puis 2013 c’est juste avant… 2014, l’année où auront lieu les municipales. Dans ce contexte électoral, la capitale européenne de la culture parviendra-t-elle à adoucir les mœurs politiques ou en sera-t-elle victime ?
Une montagne de questions aussi haute que les espoirs, et les craintes parfois, que suscite le projet porté par Bernard Latarjet. Car on attend tout et son contraire de 2013 : placer la ville dans le top 20 des grandes métropoles, séduire les touristes, les investisseurs, les cadres supérieurs, le public populaire, les spectateurs exigeants, changer d’image…
Débattons-en !
Rens. www.leravi.org