PETIT TEST EN HUIT
QUESTIONS POUR
RECONNAÎTRE UN
(VRAI) JOURNALISTE
La critique des médias complaisants est devenue un poncif. L’on peste devant la télé contre ces présentateurs du 20 heures qui servent la soupe à un invité bien mis. Mais les attaques récentes du pouvoir à l’encontre des journalistes couvrant l’affaire Bettencourt laissent à penser que le métier n’est pas encore réduit au silence.
Petit test en huit questions pour reconnaître un journaliste qui fait encore du bruit avec une plume :
1. A la lecture de votre papier, Frédéric Lefebvre, illustre porte-parole de l’UMP, s’étrangle devant les caméras et dénonce des méthodes fascistes
2. Sur simple demande de la police, qui enfreint le secret des correspondances illégalement, votre opérateur télécom lui refile votre facture détaillée
3. L’opérateur fait du zèle et dénonce à la police où vous étiez et à quel moment grâce aux relevés de « géolocalisation »
4. Nicolas Sarkozy lui-même souffle votre nom à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) pour garder un œil sur vous
5. On a volé votre ordinateur portable au bureau en laissant intact celui de votre voisin
6. Philippe Val vous a viré de France Inter
7. Vous vouliez poser une question au président chinois sur le prix Nobel de la paix, mais la conférence de presse a été annulée
8. Henri Guaino, le conseiller spécial du président, pensait à vous lorsqu’il déclarait cet été: « Les journalistes, on les cadre ».
Cette dernière phrase n’étonnera pas l’ONG Reporters sans Frontières, qui publiait en octobre son classement annuel de la liberté de la presse. La France, « patrie des droits de l’homme », figure à la 44e place sur 178. Sans commentaire.
Victor Léo