Google a treize ans. Aussi incroyable que cela puisse paraître, Ventilo aurait pu embrasser une carrière internationale à trois ans près. Comment ça, rien à voir ? Ça vous défrise pas, vous, que Google n’ait que treize ans et nous déjà dix ? Moi, si. Ce nom ridicule fait désormais partie de notre langage courant, au même titre que je sais pas moi, Frigo ou Ventilo… C’est là où je voulais en venir. On est aussi courant et pratique que Google, mais en moins multinationale, et en plus écologique et équitable (et oui, le journal est le seul gratuit imprimé à Marseille sur du papier recyclé fabriqué en France). Si on la ramène, c’est que dix années ont passé (vite), et que le prochain numéro est toujours à boucler. L’urgence et la précarité sont le lot quotidien. Le manque de ressources des titres de presse met en péril notre existence, et chaque numéro est une course de fond(s). Et ça n’est pas près de changer. Les institutions publiques coupent dans le lard, et la culture fait manifestement partie du superflu. Les institutions privées préfèrent investir dans les commissariats. Dans quoi ? Oui, oui. La Provence nous apprend en une mardi 27 septembre que « 19 patrons veulent changer leur ville. A la tête de grandes firmes, ils se mobilisent sur le secteur d’Euroméditerranée et envisagent d’y financer un commissariat. » On se retient de rire ou de pleurer. Passons sur le fait que l’Etat ne serait pas capable de financer un équipement public s’il était nécessaire, et sur l’éventuel retour sur investissement attendu par ces « bienfaiteurs », argent public à la clé. Si ces capitaines d’industries veulent faire rayonner la ville, pourquoi ne pas commencer par financer la vie culturelle marseillaise ? Les subventions publiques sont rares et Marseille Provence 2013 est demain. Comme dirait l’autre, ça tombe bien.
Victor Léo