Pas si primaire…
Ségolène Présidente ! Ségolène Présidente, de Poitou-Charentes ! Le fameux piège à cons s’est refermé sur une malheureuse candidate, vexée de n’avoir convaincu qu’une frange des deux millions et demi de votants des primaires du parti socialiste. Il n’est que Copé pour persifler sur une participation faible au regard de l’ensemble de la population française. Cet exercice inédit a été salué par les participants ravis d’exercer ce nouveau droit, libre d’engagement partisan. Ce rassemblement hétéroclite de militants, sympathisants et autres gauchisants faisait plaisir à voir et la joie était manifestement partagée. Dans ce mouvement collectif, beaucoup se retrouvaient pour, mais la plupart se voulaient contre. Un dénominateur commun, l’anti-sarkozysme primaire et fier de l’être. La perspective enfin optimiste de voir corriger l’horreur de casting se lisait sur tous les sourires.
La campagne présidentielle ainsi lancée, les thèmes chers à la gauche emplissent les colonnes de journaux et remplissent les conversations de machines à café. On ne se fera aucune illusion sur le prévisible retournement de tendance en 2012 impulsé par le duo de choc insécurité/immigration, amplifié par le candidat de droite en temps de crise. Mais le terrain est aujourd’hui occupé par les débats autour de la redistribution et de la reprise de contrôle du pouvoir financier, et des solutions à apporter. L’austérité promise est injuste et inéquitable, dénonce Bernard Thibault, le dirigeant de la CGT de passage express à Marseille le 11 octobre pour protester. Elle va frapper sans distinction et le plus grand nombre. L’effet pervers des primaires se fait alors ressentir. Le processus rafraîchit l’offre politique, mais exacerbe la personnalisation des idées et des projets. L’épreuve de force à engager ne se mènera pas à un contre tous. Nul candidat ne prétendra changer le monde. Il faudra pourtant bien imaginer comment.
Victor Léo