Garde à vous !
Droit dans ses bottines, Nicolas Sarkozy est rentré en campagne comme on entre en guerre. Il a affiché la couleur d’entrée : sus aux chômeurs et aux étrangers. Votez pour moi, je tire en rafales. L’étendard sanglant est levé. « La France forte », tel est son hymne.
L’élection présidentielle se mènera-t-elle au son du canon ? Rien n’est moins sûr tant les divisions internes au pays sont remuées par les factieux de l’UMP. Dans un coin de la tête, les tensions internationales autour de l’Iran et d’une prochaine action armée contre ses installations nucléaires ravissent le camp du président. Enfiler l’uniforme de chef militaire pendant les élections pourrait lui valoir une chance inespérée. Les pacifistes n’ont qu’à aller soutenir Joly, il veut pour lui les va-t-en-guerre.
Les journalistes raillent souvent Jean-Luc Mélenchon en l’étiquetant du péjoratif « populiste » lorsqu’il s’exprime. Une semaine après l’entrée en lice du candidat-président, nous verrons bientôt leur attitude face au sortant. De le voir courir après les voix promises à Marine Le Pen au pas de charge, au rythme des annonces outrageuses de ses lieutenants, fait froid dans le dos. La droitisation du candidat n’est pas qu’affaire de stratégie. Il s’agit des principes qui font de nous un peuple. Les bousculer ne fait pas de vous un moderne. Les trahir ferait de vous un despote. Garde-à-vous !
Victor Léo