Edito 314
Avec le temps…
Stéphane Hessel parti, Hugo Chavez sur le départ, les lueurs de l’indignation s’éteignent. Ils ont, heureusement pour nous, laissé la lumière allumée, frontale. Regarder droit devant, croire en l’autre, croire en soi et accomplir de belles choses. « Créer, c’est résister, résister, c’est créer », se plaisait à répéter Hessel. Cette invitation suffit à le maintenir en vie, présent, commun.
Réinventer l’ordre a été le credo de Chavez dans une Amérique en proie à la pauvreté. Le Venezuela l’a vue régresser solidement et le processus progressiste d’union des nations sud-américaines apparaît désormais inéluctable. Ces deux figures portent la vision d’une gauche réinventée, imaginative et volontaire. Toute ressemblance avec un gouvernement fraîchement élu serait fortuite, même si Hessel l’a soutenu.
Parce que des raisons de s’indigner ou de vouloir enfiler le costume du révolutionnaire bolivarien, il y en a plein. Notre queue à la caisse du Super U est toujours la plus longue ; l’iPhone 5 a changé de modèle de chargeur et l’ancien ne marche plus ; Et surtout en 2013, année culturelle, année touristique, année nocturne, on ne peut pas louer de vélo dans Marseille-métropole passé minuit. Année à pied, année isolés. Ils ont beau nous pousser à la révolte, les ancêtres, ça se voit que plusieurs générations nous séparent.
Victor Léo