Édito 359

Édito 359

L’été est venu détendre les muscles. Les vagues et le loin ont apaisé l’esprit. Les nerfs ont pourtant bondi à la première piqûre de rentrée. La fachosphère, à portée de doigt sur le réseau, s’est mise en branle à Marseille contre l’exposition Berlinhard proposée par Le Dernier Cri, qui présentait les œuvres de deux artistes allemands, Stu Mead et Reinhard Scheibner, à la Friche La Belle de Mai jusqu’en août. Au déferlement de posts menaçants a succédé la récupération des candidats FN aux élections régionales de décembre, éructant contre la politique régionale des subventions culturelles. Le Maire FN des 13e et 14e arrondissements inaugurait dans le même temps une exposition dans sa mairie intitulée 1938-1948, une décennie à Marseille… De Versailles jusqu’ici, l’extrême droite pointe son dard. Seules les outrances sont remarquées et jusqu’à présent, il n’y a que Christian Estrosi pour faire plus de bruit que Stéphane Ravier. Un cadre de Les Républicains s’engage au FN dans la course à la gamelle et le premier secrétaire du PS déclare que « les déclarations extrémistes de Christian Estrosi et de Xavier Bertrand sur les réfugiés empêchent désormais le front républicain. » La dernière élection avant la prochaine présidentielle voit les lignes se croiser et se défaire, sans même plus provoquer d’étonnement. On laisse tomber. Un clou chasse l’autre et en 2017, la peste et le choléra risquent de s’opposer au deuxième tour de l’élection présidentielle. On balise ou on migre ?

Victor Léo

 

Pour en savoir plus sur la polémique de l’exposition du Dernier Cri :
http://next.liberation.fr/culture-next/2015/09/11/a-marseille-la-friche-de-la-belle-de-mai-menacee_1380662