Les paroles s’envolent, les écrits restent. Alors nous allons profiter de ce numéro un peu spécial pour clarifier quelques points. Spécial ? Vous aurez sans doute remarqué, pour l’avoir ouvert une cent-soixante et dix-neuvième fois en cinq saisons et des poussières (hypothèse haute) ou soupesé… (lire la suite)
Les paroles s’envolent, les écrits restent. Alors nous allons profiter de ce numéro un peu spécial pour clarifier quelques points. Spécial ? Vous aurez sans doute remarqué, pour l’avoir ouvert une cent-soixante et dix-neuvième fois en cinq saisons et des poussières (hypothèse haute) ou soupesé avant de l’envoyer à la poubelle (hypothèse basse), que ce numéro est amputé de quatre pages. Problème : ce n’est pas la première fois. En outre, et ça l’est cette fois-ci, il n’y a (presque) plus rien à lire dans un numéro de Ventilo : exit les pages Culture, les chroniques, les papiers « cinéma » qui restent les plus pertinents du coin tous médias confondus (que l’on vienne nous prouver le contraire et on la ramènera un peu moins). Exit, donc, ce qui fait le sel (poivre ?) d’un support culturel indépendant comme le nôtre, ce décalage assumé avec nombre de nos confrères, cette part de subjectivité qui frôle parfois l’inconscience. Alors ? Alors on fait ce qu’on peut – c’est tout le problème quand on fait ce qu’on veut. Pour expliquer l’impasse faite cette semaine sur le rédactionnel, les raisons restent simples : dans l’optique de développement du journal, dont la diffusion vient d’être étendue dans le département (et le tirage augmenté en conséquence), nous avons choisi de faire de l’agenda une priorité. Afin que chacun puisse trouver sa place dans nos colonnes, afin que chacun puisse avoir connaissance d’une actu qui ne se limite pas qu’à d’hypothétiques frontières – qu’elles soient géographiques, artistiques ou budgétaires. Bref : cet outil étant le plus complet que l’on puisse trouver à Marseille, il était logique de miser davantage sur sa fonctionnalité (sept pages détaillées). Oui mais… et les « papiers » dans tout ça ? Pas de panique : ils reviennent très vite. Dès la semaine prochaine, sans doute. C’est là que ça se complique. Ventilo se situe au croisement de deux secteurs qui ne sont déjà pas au top de leur forme, la presse et la culture. Qui plus est en province, où ces deux-là entretiennent depuis très longtemps des rapports parfois incestueux, pour ne pas dire archaïques. C’est un premier frein. Le second est plus politique : Ventilo est, pour l’heure, édité sans subventions. Mais nous ne sommes pas suicidaires. Un travail de service public, sans réel équivalent dans la région, a toute sa place dans l’édification de synergies entre publics et acteurs culturels. Si nous devons mettre un peu d’eau dans notre vin, il n’en restera pas moins corsé. Parce que c’est ainsi qu’on la voulu, parce que, c’est dingue, on s’est vite aperçus qu’on était pas les seuls. Et que si l’on est encore là, c’est parce qu’il y a un nombre incalculable d’ivrognes aux alentours, allez savoir, c’est sans doute l’époque qui veut ça. Rendez-vous, donc, la semaine prochaine, et puis encore celle d’après, et ainsi jusqu’à la fin de la saison. Tant que vous serez là, nous ne lâcherons rien. Parce que si les écrits s’envolent parfois, nous aurons au moins la dignité de tenir notre parole.
Texte et Photo : La rédaction