Retour à la normale
Le fond de l’air est frais. A nouveau. Du vent dans les cheveux, même s’il en reste peu, des idées plein la tête. C’est là que se trouve le changement. Dans les esprits. Allumer la radio le matin ne vous remplit plus les oreilles de tous ces mots rabâchés jusqu’à plus soif : « pris en otage », « fraude », « insécurité », « immigration », « assistanat ». Les micro trottoirs font désormais la part belle à l’usager intelligent et non plus au frustré du quai de la gare. On raconte l’histoire de ce jeune Bangladais sans-papiers devenu champion de France d’échecs plutôt que la chronique des immigrés champions des allocs. L’heure est à l’apaisement et, état de grâce oblige, à la confiance.
Confiance ne signifie pas crédulité. On sait qu’il nous ment un peu, François. Cette fameuse croissance ne nous fera pas grandir d’un centimètre. Mais on veut bien y croire encore un peu, c’est si bon d’espérer. Nous savons bien que le salut n’est pas pour tout de suite. Que les solutions n’ont pas encore été trouvées. Mais le bonhomme Hollande nous a mis sur la route avec deux convictions essentielles en tête. La première est que chacun de nos actes ayant une conséquence écologique, nous devrons en tenir compte désormais chaque jour. La transition écologique passera par nous. La deuxième est que l’argent public est précieux. Que chacun prenne garde à ne pas le gaspiller, et nos comptes publics seront bientôt à jour. Cinq ans ne lui suffiront pas. Probablement que dix non plus. Et si nous avons tort aujourd’hui, c’est François qui se fera des cheveux blancs demain. Il l’aura bien cherché.
Victor Léo