Jeudi 11 septembre 2001 : en pleine préparation de son numéro 0, l’équipe de Ventilo apprend avec stupeur que le World Trade Center vient de s’écrouler. Tremblement à la rédaction : si le journal se veut culturel et local, nous n’en sommes pas moins des citoyens agités du global. Et puis, la culture n’est-elle pas politique…
Il était 200 fois…
Jeudi 11 septembre 2001 : en pleine préparation de son numéro 0, l’équipe de Ventilo apprend avec stupeur que le World Trade Center vient de s’écrouler. Tremblement à la rédaction : si le journal se veut culturel et local, nous n’en sommes pas moins des citoyens agités du global. Et puis, la culture n’est-elle pas politique — dans sa façon de transcrire, décortiquer ou tout simplement refléter la vie de la cité —, voire « la seule issue lors de crises très graves, très profondes, à l’instar de celle que traverse Marseille », comme nous le disait la toujours pertinente Edmonde Charles-Roux ?
Voilà qui, en tout cas, donnait le ton : né en plein chaos, Ventilo allait connaître une existence tumultueuse, mais ô combien palpitante.
Pendant six ans — et autant de déménagements —, nous avons traîné nos guêtres aux quatre coins de la ville, parfois en transit entre deux locaux ou campant dans nos appartements (et sur nos positions). Nous avons résisté au froid, aux lieux insalubres, à des bouclages éprouvants, aux retards de PLX et à la tentation du publi-rédactionnel. Nous sommes encore debout, malgré les effectifs à géométrie variable, malgré les périodes de disette publicitaire, malgré notre organisation, trop anarchique pour être pérenne, malgré le manque de moyens.
Bien sûr, si nous nous vantons volontiers de mener une mission de service public (avec notre agenda, complet et gratuit), nous n’avons pas tenu bon par grandeur d’âme ou altruisme couillon. Nous avons fait des rencontres, découvert des artistes et des lieux, retenu des phrases et des images, ri, pleuré, débattu, bu 160 000 litres de thé et de bière, fumé 13 000 cartouches de clopes en tous genres, usé trois commerciaux, fatigué une soixantaine de pigistes, avalé nombre de couleuvres et brassé beaucoup d’air. Et fait l’amour aussi, puisque nous avons célébré l’arrivée du premier bébé Ventilo en février dernier.
Enfin, et surtout, nous espérons vous avoir transmis un peu, beaucoup, passionnément. Qui a dit qu’on ne laissera jamais assez de place à la culture ? Pas nous en tout cas. La preuve en chiffres (et beaucoup de lettres) : 200 numéros (sans compter les hors série) et presque autant d’éditos ; plus de 5 000 articles divers et variés, dont 345 interviews, 665 spectacles chroniqués, 1236 concerts et soirées, 629 films, 287 expos et 1337 CD, livres et DVD (le compte est bon).
Dans les pages suivantes, vous trouverez un florilège des paroles ayant marqué les six années de nos plaisirs partagés. Gageons qu’il y en aura beaucoup d’autres.
La rédaction