Putain, elle l’a fait. L’élection tant redoutée s’est passée exactement comme elle l’avait prévue. L’avènement de Donald Trump il y a six mois aux Etats-Unis aurait dû nous vacciner. A croire que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Les sondages la donnaient perdante au second tour. La bulle médiatique s’unissait contre elle et choyait son inoffensif adversaire, renforçant l’estime de ses soutiens et des indécis, ajoutant aux abstentionnistes. La colère a ses raisons que le sondage ignore. Et le vote est l’une de ses expressions favorites. Dupé par un langage propre à affirmer des contre-vérités, bien plus puissantes que la morne réalité. Marqué par la peur, inusable alliée des maîtres. Trop d’Américains ont préféré braver la menace du retour de bâton plutôt que rien ne change. Combien d’entre nous préfèrent la roulette russe au bonneteau ? Avec un trou à la tête, on est bien avancé maintenant. Les cinq sièges permanents du Conseil de sécurité de l’ONU sont occupés par des gens responsables, tout à fait capables de régler leurs comptes à qui sera le plus con.
Le cauchemar reste un rêve, est-on tenté de penser. Pas de ça chez nous. Au lendemain de l’élection de Trump, Marion Maréchal-Le Pen a twitté pour accepter l’invitation de coopération de Stephen Bannon, le directeur de la campagne victorieuse. Depuis, ce chantre de l’extrême droite nord-américaine a été nommé conseiller stratégique du président élu. Ce dernier d’annoncer dans sa première interview télévisée vouloir expulser ou mettre en prison trois millions de sans-papiers. Trump marquera probablement dans nos souvenirs le début de la fin de l’empire américain. L’équilibre sera trouvé ailleurs. En Europe ? Comme le disait le philosophe Didier Super, « Vaut mieux en rire que s’en foutre. »
Victor Léo