Erwin Wurm au Musée Cantini, au Musée des Beaux-Arts et au Centre de la Vieille Charité
Banal Plus
Erwin Wurm s’invite à Marseille dans trois musées municipaux : le musée des Beaux-Arts, la chapelle de la Vieille Charité, mais surtout le musée Cantini où sont exposées la plupart de ses œuvres. L’artiste autrichien profite de cette occasion pour nous rappeler à chacun que l’art est partout, même dans le banal.
Se réclamant des mouvements Dada et Fluxus, Erwin Wurm se sert de l’art pour exprimer sa fascination pour le quotidien et son absurdité. Au travers de ses œuvres déformées et démesurées, l’artiste autrichien propose une réflexion sur l’espace et les volumes pour affiner notre regard sur la société et nos modes de vie. C’est ainsi que sont nées de nombreuses œuvres comme ses Fat Cars, ou bien encore ses Fat Houses, critiques à peine dissimulées de la société de consommation et de la démesure.
Touche-à-tout, Wurm n’hésite pas à sculpter, filmer, performer, s’affranchissant des normes pour proposer un art qui devient une mise en scène du quotidien, une sacralisation du banal. Cette attirance pour le quotidien, Wurm n’hésite pas à la retranscrire à travers des productions qui touchent même à l’absurde, à l’instar de ses One Minute Sculptures, à voir au Centre de la Vieille Charité, où le spectateur devient, le temps d’un court instant, une sculpture.
La relation au corps s’avère d’ailleurs essentielle chez Erwin Wurm. Dans son processus créatif, l’artiste prend le corps comme un outil pour formaliser, laisser une trace de ses performances, comme « celle d’un animal dans la neige ». Il sort des normes de la sculpture et crée ce qu’il nommera des Performatives Sculptures, en venant écraser du mobilier et de l’architecture composés d’argile à l’aide de différentes parties de son corps, accompagné de visiteurs.
Erwin Wurm sait emmener le visiteur dans ce qu’il veut lui faire comprendre, il sait interagir avec lui, le mettre au centre de l’exposition. Car dans une exposition de l’artiste autrichien, le spectateur n’est pas qu’une simple entité qui déambule autour des productions, il est un élément de l’exposition qui vit autour des œuvres et dont le corps se reflète dans les productions. Erwin Wurm fait de nous une sculpture, et propose un art qu’il ne cherche pas à rendre beau, mais qui témoigne d’un style de vie.
Théo Renoux
Erwin Wurm : jusqu’au 15/09 au Musée Cantini (19 rue Grignan, 1er), au Musée des Beaux-Arts (Palais Longchamp, 4e) et au Centre de la Vieille Charité (2 rue de la Charité, 2e).
Rens. : www.musees.marseille.fr/
Banquets dans le jardin du Musée Cantini concoctés par le chef Emmanuel Perrodin les 21 & 22/06 à 19h et le 23 à 12h.
Rens. : 04 95 04 95 28 / www.digitick.com/d/event/les-banquets-du-mus-e/mus-e-cantini/6306793
Pour en (sa)voir plus : www.erwinwurm.at/artworks.html