Etienne Daho le 5/12 au Pasino
Mâle au cœur
Vingt-cinq ans après ses débuts et être Tombé pour la France, Etienne Daho est toujours debout : L’invitation, son dixième opus, est une pure merveille de pop orchestrale, tandis que son Obsession Tour, façon « Big band », affiche complet depuis un an. A quelques jours de son concert au Pasino, Ventilo fait le point sur le dandy cool à la maturité flamboyante.
« Ce nouvel album, tout comme la plupart des précédents, est une radiographie des sentiments amoureux. La musique est une drogue, l’état amoureux aussi. Les deux vont plutôt bien ensemble. Je n’arrive même pas à voir à partir de quoi d’autre on pourrait faire des chansons. » Ainsi parlait, après quatre années d’éclipse, le plus stupéfiant et enamouré des chanteurs français à la sortie de L’invitation. Quatre longues années durant lesquelles le Rennais à la voix de velours en profita pour être nommé officier des « Arts et Lettres », collaborer avec Marianne Faithfull, Jane Birkin, Coralie Clément, ou produire l’album d’Elli Medeiros, la muse éternelle. Et, surtout, fêter les vingt ans de Pop Satori — pierre angulaire qui fit coulisser la pop made in France des années 60 vers les années 00, où rien ne sera plus comme avant — via un concert mémorable à L’Olympia, accompagné des TV on the Radio. C’est ainsi, Daho, tel un sphinx pop et contemporain, renaît toujours de ses cendres. Laissé pour mort, médiatiquement parlant, en 1988, après l’incontrôlable « Dahomania », l’ex-choriste des Stinky toys met tout le monde d’accord en sortant trois ans plus tard l’énorme Paris ailleurs. Laissé pour mort en 1992, suite à une rumeur le prétendant décédé du sida, il ressuscite en 1996 avec l’hédoniste et électro Eden. Laissé pour mort, artistiquement parlant, en 2003, après l’échec commercial de Réévolution, le petit frère de Brigitte Fontaine lance à l’automne 2007 une Invitation exceptionnelle, son meilleur album à ce jour. Avis partagé par les professionnels de la profession qui ont décerné en mars dernier une Victoire de la Musique en forme d’album de l’année. Une année 2008, qui aura également été marquée par un délicieux et délicat tribute, Tombé pour Daho, avec Biolay, Dalcan, Doriand, Darc, etc. ; ainsi qu’un statut de président du jury du fameux Prix Constantin, récompensant chaque année l’album d’un artiste révélé au cours de l’année. Daho à l’honneur et passeur. L’histoire d’une vie (martienne).
Henri Seard
Le 5/12 au Pasino (21 avenue de l’Europe, Aix-en-Provence). Rens. 04 42 59 69 00.
Dans les bacs : L’invitation (EMI/Virgin)