Eugene S. Robinson – Les Sons inimitables de l’amour (CipM/Spectres Familiers)
Tout est dans le sous-titre : « Un plan à trois en quatre actes ». Le chanteur du groupe de rock Oxbow nous transforme en voyeuristes d’un dialogue entre une femme, son mari et son amant. Tout est dans le sous-titre, donc. Rien n’est gardé secret, on sait dès le début que ce petit manège va se terminer à l’horizontale, bien qu’il n’y ait guère de discours véritablement érotisant (le voyeurisme s’arrêtant aux frontières de la description sexuelle). Ce que l’auteur semble vouloir nous conter, ce n’est pas l’acte en lui-même — bien qu’il nous en donne les clés —, mais bien les rapports qui s’installent entre les protagonistes, plus ou moins avides d’expériences, tour à tour joueurs et conscients. On ne sait jamais trop sur quel pied danser : doit-on (se ré)jouir ou pas ? Les trois personnages dansent en permanence sur la cordelette de leurs désirs, expérimentent, puis tour à tour trébuchent et excellent.
JSa