N’avez-vous pas remarqué à quel point les tuniques des équipes de foot de l’Euro 2016 sont ternes et sans relief ? Les maillots se déchirent, les ballons se crèvent. Synthétique partout, durable nulle part. Tout fout le camp. Les supporters des équipes invitées ont beaucoup levé le coude, exercice obligé, avant que les plus cons d’entre eux ne se tapent sur la gueule. Sans oublier de dévaster les biens publics au passage, nous laissant payer l’addition. On a vu un salut nazi d’un Hongrois dans les tribunes du Vélodrome Orange, un supporter russe expulsé du pays pour revenir voir le match suivant au nez et à la barbe de l’état d’urgence. On a vu aussi — ne soyons pas bégueules — des sourires et de la bonne humeur, et c’est toujours ça de pris. Si le foot ne rend pas intelligent, il rend heureux, au moins un temps ! Bilan d’étape : si l’Euro 2016 était le reflet de notre époque, on attend l’an 3000 pour marquer les livres d’histoire ! Où trouver son camp parmi les imbéciles heureux, les hooligans qui ne respectent que la force brute, les non-conformistes qui prennent des vacances de l’agitation et tracent leur chemin, ou les estampillés FIFA qui empochent les millions au gré du champagne et des voyages, abrités de la mêlée ? Vous arbitrerez. Au coup de sifflet final, au bout de l’été sans fin, il y aura un vainqueur.
Victor Léo