Festival B-Side 2009 à Marseille et Aix-en-Provence
Yes B-Side
Pour sa troisième édition, le festival organisé par l’association In The Garage va fouiller du côté de la cause « indie » américaine : un panorama excitant des dernières tendances.
Tout est dans l’intitulé. B-Side : la face B, la face « bonus » du disque, celle qui n’est pas une priorité pour tout le monde — seulement pour ceux qui savent. Si les leaders sont chiants, c’est parce qu’ils s’emmerdent : une fois arrivés au sommet, ils n’ont plus rien d’autre à attendre que la dégringolade. Les challengers, eux, tapis dans l’ombre que leur font logiquement les premiers, ont tout loisir de se mouvoir dans cet espace qui ne prend pas (pour l’heure) la lumière, et mille et une manières d’appréhender ce but qu’ils ont encore à atteindre. La facilité ? C’est de se fondre dans l’air du temps. Il est plus périlleux de suivre son instinct : ça ne paie jamais tout de suite, et pire encore, on est toujours seuls dans cette entreprise. Etre différent n’est pas quelque chose que l’on calcule mais que l’on doit s’efforcer de cultiver le cas échéant : si l’on capitule, c’est toujours ça de perdu. L’histoire montre, aussi, que rien de grand ne s’est fait sans brassages, sans confrontations. Evoluer, c’est prendre le risque de se casser la gueule, et ce n’est pas donné à tout le monde. Parce qu’il faut bien parler musique, puisque la musique est le seul art qui transcende tous les autres, les Américains s’en tirent pas mal de ce côté-là en ce moment. Après le rock’n’roll dans les années 50, la culture pop dans les années 60, le séminal courant no-wave à la croisée des années 70 et 80 — dont on retrouve des fragments épars de sa non-méthodologie chez nombre de formations actuelles (et pas seulement new-yorkaises) —, voici que l’underground US trouve enfin un second souffle. Ces groupes sont en train de pulvériser toutes les étiquettes en vigueur : ils ne s’embarrassent plus d’être affiliés à un mouvement, puisent dans l’électronique, le psychédélisme ou le folklore ethnique, tapent dans le multimédia, associent la mélodie à l’expérimentation, la transe à la béatitude, élaborent une musique aussi intransigeante que multicolore, et donc recommandée à tous. Leur influence se fait de plus en plus sentir sur la scène internationale, franchit les océans. Bientôt, on ne pourra plus ignorer qu’il existe une alternative, un futur envisageable, un élan parti de la plus puissante nation du monde – mais pas pour autant de ses messagers les plus puissants. A part ça, vous devriez vous attendre à un bon festival.
PLX
B-Side, du 30 avril au 31 mai à Marseille et Aix-en-Provence.
Icy Demons + Experimental Dental School + Oh Tiger Moutain le 30 à l’Embobineuse, 21h30.
www.inthegarage.org