Festival Babel Minots
Le pitch(oun) parfait
Devenu le rendez-vous incontournable musique et jeunesse en France, Babel Minots fête ses dix ans avec un beau programme éclectique, entre plaisir et conscience.
Source d’expériences corporelles, sensorielles et sociales, la musique favorise les relations au-delà des mots, et c’est sans doute pour cela qu’elle est l’art qui « parle » le mieux aux enfants. L’Équipe du Nomad’ Café, à l’initiative Babel Minots, ne s’y est pas trompée, aspirant « à transmettre à chacun, dès le plus jeune âge, des clés de lecture et de compréhension d’une société complexe et en constante transformation, grâce à une rencontre avec des artistes aux univers artistiques singuliers, étonnants et complémentaires. »
Et si, contrairement aux années précédentes, cette édition anniversaire n’a pas de véritable thématique, elle est toujours traversée par la volonté de faire découvrir aux plus petits le monde à travers la musique et les arts, de nourrir leurs connaissances, leur développement sensoriel, leur vision de l’humanité, en éveillant leurs émotions et leur curiosité.
Mettant « à l’honneur les luttes pour le respect des droits individuels et collectifs », le festival accueille notamment quatre spectacles destinés à sensibiliser les consciences des minots. Pour lutter contre l’invisibilisation des femmes dans la société, la compagnie Mise à Feu a décidé de… syndiquer les musiciennes, et raconte, dans Diva Syndicat, l’histoire de la musique au féminin du Moyen-Âge à nos jours (le 15/03 à la Friche). Avec Libres !, les Trash Croûtes militent à leur manière contre la globalisation anglophone en traduisant et détournant des tubes des années 60 à nos jours (le 13/03 à la Friche). Quant à Merlot, c’est au sort des migrants qu’il dédie Nouveaux voisins, nouveaux amis, un docu-concert constitué de portraits vidéo et musicaux de résidents du Centre d’hébergement d’urgence pour les familles migrantes Paris-Ivry géré par Emmaüs Solidarité (le 21/03 au Théâtre de l’Œuvre). Le Snap Orchestra questionne pour sa part la portée de la musique en racontant la résistance d’un orchestre dans une dystopie post-apocalyptique (Rock You !, le 16/03 à la Friche). Une dizaine d’autres spectacles complètent cette programmation éclectique à prix doux (entre zéro et 5 euros), pures expériences du plaisir de la musique pour tous les âges — y compris les bébés, avec Dido Ti Baba d’Élodie Milo (le 20/03 au Mucem) — ou croisant les disciplines artistiques pour faire le plein des sens, du ciné-concert dessiné Parallèle 2049 d’Olivier Durand (le 17/03 au Gyptis) au duo cirque/violon Toyo des Colporteurs (le 20/03 au Théâtre du HangArt).
Rampe de lancement pour des artistes et des compagnies, le festival se veut aussi l’équivalent jeune public du Printemps de Bourges. D’autant que, non contente d’essaimer dans toute la cité phocéenne (de la Friche au Badaboum Théâtre, en passant par la Cité de la Musique), la manifestation s’étend depuis quatre ans jusqu’en Île-de-France avec son petit frère Babel Mômes.
Avec une réputation qui n’est plus à faire, des valeurs plus que respectables et un ancrage fort dans les problématiques sociétales, vous pouvez emmener vos bambins profiter de Babel Minots les yeux fermés… mais l’agenda ouvert ! Plusieurs dates affichent déjà complet.
CC
Festival Babel Minots : du 12 au 23/03 à Marseille.
Rens. : www.babelminots.com
Le programme complet du festival Babel Minots ici