Le Festival Côté cour propose en six dates un voyage dans le temps, l’histoire de la musique et de l’âme humaine, au gré de « pèlegrinations » entre le verbe et la musique.
Etrange chose, j’en conviens, que la pèlegrination ! Une démarche quelque part entre le pèlerinage, qui sait où il va — à la source du sacré — puisque c’est sa raison d’être, et la pérégrination, forme plus hasardeuse et semée d’embûches. C’est surtout une programmation artistique qui porte jusque dans la rédaction des livrets de présentation des soirées la marque de Benito Pelegrìn ; c’est-à-dire celle du bon goût, de la sage érudition et d’une lutte par le savoir, le sensible et le plaisir contre la difficulté d’être et la sourde angoisse que cela génère. En six soirées, dont cinq cet été, la programmation se penche sur les rapports entre les mots et les notes. Dans un panel de soirées allant du baroque au jazz métissé, il sera question de l’usage du mot dans la langue chantée, de la place de la forme épistolaire dans l’art lyrique, de l’importance des mots dans les formes tropicales, de mélancolies musicales par les saudades remontées du Cap-Vert jusqu’au fado du Portugal. Une autre soirée propose la création A Shakespeare Fantasy, rencontre poétique et onirique entre Purcell et Shakespeare, en clôture du festival. Une clôture estivale provisoire, puisqu’une dernière manifestation se tiendra le 20 décembre au Théâtre du Jeu de Paume : un Cantique des cantiques théâtralisé et modernisé en un opéra rock à l’épreuve du temps. Un festival au long Cour(s)…
Texte : Frédéric Marty
Photo : A Shakespeare Fantasy
_Du 9 au 27/07 à Aix-en-Provence. Rens. 04 91 42 24 29