Festival de l’Overlittérature
Etre Over ou ne pas être
Grand-messe de l’Overlittérature en vue à Septèmes-les-Vallons : troisième édition du festival, trois jours de festivités diverses et variées, deux bonnes raisons de ne pas s’abstenir.
La première raison pour se précipiter à Septèmes, c’est la programmation. Comme à l’accoutumée, elle balayera à spectre large l’univers overlittéraire. La désormais rituelle conférence à bâtons rompus ouvrira les hostilités : Médéric Gasquet-Cyrus et Didier Pralon nous en apprendront plus sur Pétrone, illustre compatriote, auteur du Satyricon et Saint Patron officiel de l’Overlittérature.
Place ensuite au spectacle, avec du théâtre en pagaille : Ascaride et son Rigolo Circus Parade, Valletti, sa grand-mère et le Vieux-Port, les grandioses Cagoles d’Henri-Frédéric Blanc et le nouvellement adoubé par la confrérie, Xavon de Marseille (Xavier-Adrien Laurent dans la vraie vie). L’occasion de découvrir également l’existence d’un « Overcinéma » avec la projection d’A l’attaque de Guédiguian, loin d’avoir eu le succès qu’il méritait compte tenu du bonheur qu’il procure.
Autre prétexte à goûter aux joies de l’Overlittérature : le climat actuel, ses relents de brise marine et ses clivages à tous les étages, le genre de période où s’abreuver à la fontaine de l’Overlittérature devient un acte engagé et militant, voire — n’ayons pas peur de le dire — un acte bénéfique pour la santé (ça fait tout : cœur, rate, poumon, diabète et mal au teston). Pour ceux qui auraient loupé un épisode, rappelons en effet que l’Overlittérature n’est pas la Pagnolade du 21e siècle, pas plus que la nouvelle appellation marketing du mystérieux polar marseillais. Concept d’origine certes littéraire, l’Overlittérature a vocation à se décliner sous toutes les formes et peut même se concevoir comme une véritable philosophie de vie. Une approche nourrie de l’état d’esprit d’un lieu, d’une ville, de cette façon si particulière qu’ont ses habitants de « s’en battre les couilles », de la langue et des mots qu’ils utilisent pour le faire savoir. Non pas ce genre d’identité exacerbée par un complexe d’infériorité jacobine, pas une vulgaire intention d’exister, mais une authentique façon d’être. Telle est cette Overlittérature qu’on nous propose : une révolution conceptuelle à vocation mondiale, Marseille réchauffant de la chaleur de son verbe et de l’acuité de son impertinence un monde qui se refroidit à la vitesse où il se réchauffe.
Laurent Centofanti
Festival de l’Overlittérature : du 17 au 19/04 à l’Espace Jean Ferrat (89 avenue du 8 mai 1945, 13240 Septèmes-les-Vallons).
Rens. : 04 91 96 31 00 / overlitterature.blogspot.com
La programmation complète du Festival de l’Overlittérature ici