Festival Gamerz
Les maîtres du jeu
Pour sa huitième édition, le festival des arts multimédias Gamerz prend une envergure internationale et présente une cinquantaine d’artistes sur six lieux d’expositions. L’occasion de faire le point sur les métamorphoses de notre société en questionnant, avec une bonne dose d’irrévérence, les nouvelles technologies. De quoi réfléchir, tout en s’amusant.
Gamerz a réussi la première de ses nombreuses performances, celle de prendre plus d’ampleur. M2F Créations bouscule un système peut-être trop bien huilé qui, pour l’occasion, passe un nouveau cap. La fréquentation promet déjà d’être plus conséquente que jamais. « La petite différence cette année, c’est que nous sommes soutenus sur des projets européens qu’on réalise avec la République tchèque, l’Allemagne, Chypre ou le Portugal » explique Quentin Destieu, co-organisateur du festival, qui avoue volontiers que « le bouche à oreille semble très bien marcher. Le festival a maintenant un écho plus international et son activité est spécifique. Nous ne sommes pas vraiment crédules de ce qui se passe au niveau des nouvelles technologies et beaucoup des artistes qui ont répondu présent questionnent cet aspect. » Pour lui, « la force principale de cette édition, c’est qu’on arrive à avoir une performance ou une rencontre tous les soirs, à part le dimanche où on laisse les artistes se reposer un petit peu tout de même. »
Au sein de chacun des six lieux d’expositions, la part belle est offerte à l’autonomie des œuvres présentées. L’évènement s’ouvrira avec le vernissage à la Fondation Vasarely, où se succèderont une performance sonore de Cécile Babiole et un mapping sur les murs de l’établissement par le Graffiti Research Lab. Il proposera par la suite un maximum de surprises via de nombreuses performances, rencontres et débats. L’exposition aux Beaux-Arts, contrairement à l’édition précédente, ne s’étend que sur une seule pièce, mais celle-ci s’avère totalement immersive grâce à la vidéo projection sur tous les murs et plafonds de la galerie proposée par le New-Yorkais Rafaël Rozendaal. La musique n’est pas en reste avec les concerts de Statonells et l’électro minimale angoissante du détecteur de métaux de Feromil.
Interroger le futur en dévoilant les métamorphoses du présent : telle est la belle ambition de M2F Création, plus que jamais « au service de la libre circulation des artistes, des idées, et des savoir-faire. »
Sébastien Carron