Festival Les Mains Gauches
Queer métrages
Du 17 au 20 septembre, le Vidéodrome 2 accueille la première édition du festival de courts métrages Les Mains Gauches, dont l’ambition est de rendre visible un cinéma queer, dans tous les sens du terme.
En cinéma, il y a les étiquettes qu’on utilise pour aller plus vite quand on cherche un film. Au video-club, sur les plateformes de streaming, dans les recherches internet, partout, on trouve des écriteaux, des tags, des mots clés, qui orientent notre regard. Il y a aussi les étiquettes qu’on pose nous-mêmes, quand on dit « j’aime le cinéma de genre » ou « j’ai envie de voir un film de super-héros ». Et là encore, on a étiqueté les films, et ça nous fait plaisir de savoir qu’on retrouvera des codes, des références, une histoire commune entre tous ces films.
Et depuis qu’il existe, le cinéma joue aussi avec ses propres codes, nous fait frissonner dans la subversion, nous émerveille d’inventivité, nous laisse parfois sans voix quand, justement, on n’a pas les codes.
Pendant quatre jours, Les Mains Gauches, festival à étiquettes glissantes, propose des courts métrages queer et féministes qui, conscients des enjeux et des codes portés par de si grands mots, s’en emparent et s’en détachent avec détermination, amour.
Et là encore, on aimerait pouvoir définir le cinéma queer et féministe, le limiter à des grands noms, dire de lui qu’il est principalement « un cinéma militant » ou exclusivement « un cinéma de niche ». Mais non. C’est une force du queer que d’interroger et de réinventer sans cesse nos normes de genre, d’affection, de sexualités. C’est une force du féminisme que de nous faire repenser le monde et les dominations qui le façonnent. C’est une force du cinéma que de pouvoir donner des espaces à ces idées en mouvements, ces formes qui tâtonnent, cherchent, expérimentent, bousculent.
La programmation, pensée comme le passage entre le silence et la prise de parole, s’articule autour de sept programmes. Le premier nous invite à plonger dans l’océan des questions qu’on se pose quand nos identités sont menacées par un monde qui s’en fout. De mythologies réinventées en familles recomposées, de pop culture revisitée en mise en images des sexualités, de films de super-héros en cinéma de genre, les Mains Gauches jouent avec nos étiquettes préférées. Ça dure quatre jours, et c’est le moment de nous laisser glisser, nous aussi.
Fiona Bellime
Festival Les Mains Gauches : du 17 au 20/09 au Vidéodrome 2.
Rens. : http://lesmainsgauches.fr/
Le programme complet du Festival Les Mains Gauches ici