Festival Parallèle #8
La place du spectateur
Le Festival Parallèle est de retour pour une huitième édition au titre évocateur de « Chambre d’échos », renvoyant au corps des artistes de la programmation comme lieu de langages et sources d’actions.
Danse, théâtre, performance, cinéma et photographie… depuis près d’une décennie, le premier festival de l’année s’est donné pour mission de rassembler artistes de la nouvelle génération et spectateurs curieux en présentant des créations venant radicalement questionner notre perception du monde et de ses enjeux. Lieu de partage, de recherche et de réflexion dans lequel le spectateur chemine, actif et impliqué, Parallèle ne craint ni l’instabilité ni l’imprévu dans sa volonté de créer une communauté incluante, où s’additionnent les ressources imaginatives. Convaincus que les formes contemporaines s’adressent à tous, que l’exploration de langages sensibles et poétiques peuvent alimenter les énergies émancipatrices, Parallèle accompagne et encourage les jeunes artistes à se sentir libres de créer une société de laquelle ils voudraient, dont ils seraient responsables, et dont nous ignorons tout.
Si Parallèle se propose d’être une réponse non exhaustive à la question « De quoi bruit le monde ? », alors tendons l’oreille, ouvrons les yeux, lançons-nous dans cette entreprise ensemble.
Olivier Puech
Festival Parallèle : du 26/01 au 3/02 à Marseille.
Rens. : 04 91 99 00 27 / www.festivalparallele.com
Le programme complet du Festival Parallèle ici
La sélection de la rédaction
Mining Stories de Silke Huysmans et Hannes Dereere
En novembre 2015, la rupture d’un barrage de rétention stockant des déchets toxiques provoque une coulée de boue dévastatrice dans l’État minier brésilien du Minas Gerais. Y ayant vécu enfant, la Flamande Silke Huysmans est retournée dans la région avec son acolyte Hannes Dereere pour constater les dégâts et recueillir les témoignages des habitants, auxquels elle a adjoint des « regards plus distants (économiste, neurologue…) ». En découle une enquête théâtrale sensible qui mêle ces récits dans toutes leurs nuances et avec toutes les problématiques économiques, sociétales et politiques que la catastrophe a induites.
Pour cette soirée d’ouverture, le duo belge partagera le plateau avec Francesca Pennini, qui propose avec 10 miniballetti dix petites chorégraphies pour explorer le corps et le mouvement dansé.
PM
> le 27/01 au Théâtre du Merlan (Avenue Raimu, 14e). Rens. : 04 91 11 19 20 / www.merlan.org/fr/
Place d’Adina Secretan
Adina Secretan avoue une fascination et un attachement pour l’espace scénique en tant qu’espace commun et rituel, un espace donné où elle réunit des performeurs pour répondre à des questions simples : comment se fait-on une place ? Qui a droit à l’espace ? C’est quoi habiter ? Parcours sensoriel et critique prenant pour amorce les peurs grandissantes liées à la pression démographique, à la crise du logement et puisant librement dans La Poétique de l’espace de Gaston Bachelard, Place met en scène une fable sur la joie ou le dégoût de vivre ensemble et sur la pulsion de fermeture. Un manifeste politique et artistique d’une radicalité implacable qui n’oublie pas que le plus bel espace est celui de notre pensée libre du dehors et du dedans.
OP
> le 30/01 au Théâtre des Bernardines (17 boulevard Garibaldi, 1er). Rens. : 08 2013 2013 / www.lestheatres.net
Lesson of Moon par la Cie Shonen
Depuis les trois lois de la robotique énoncées par Isaac Asimov, la technologie n’a eu de cesse de progresser, transformant parfois la science-fiction en réalité. Aujourd’hui, les robots sont omniprésents dans nos vies, certains nous ressemblant de façon de plus en plus troublante. Partenaires sexuels, joueu.r.se.s d’échecs, militaires et même citoyen.ne.s d’un pays, leurs possibilités d’évolution paraissent aussi vertigineuses qu’éthiquement questionnables. Après School of Moon, Eric Minh Cuong Castaing poursuit une mise à l’épreuve de notre rapport à ces êtres fantasmés. Sur le plateau, l’anatomie de chair d’une jeune danseuse de ballet rencontre les synapses artificielles d’un androïde, interrogeant notre relation au progrès ainsi que ce qui constitue la spécificité de notre humanité.
BC
> le 31/01 au Studio Fotokino (33 allée Léon Gambetta, 1er).
Rens. : 09 81 65 26 44 / www.fotokino.org
> le 3/02 au FRAC PACA (20 boulevard de Dunkerque, 2e).
Rens. : 04 91 91 27 55 / http://fracpaca.org
Pour en (sa)voir plus : http://shonen.info/
Multiverse de Louis Vanhaverbeke
Louis Vanhaverbeke travaille sur le choc des styles de vie et des sous-cultures comme vecteurs de recherche d’identité en questionnant sa place dans le monde. Il remixe diverses ambitions, balance ses arguments, astique ses paroles et rabat ses pensées comme dans un ensemble dépliant. DJ polyvalent à la créativité prolifique, il manie des objets du quotidien, court, chante, balaye les références, passant du masculin au féminin, de Chic à Giorgio Moroder comme un elfe insaisissable, jusqu’à ce que les pensées tourbillonnent et que le public entre dans une nouvelle dimension ; un bazar cosmique et sophistiqué.
OP
Les 31/01 et 1/02 à Montévidéo (3 impasse Montévidéo, 6e).
Rens. : 04 91 37 97 35 / www.montevideo-marseille.com
La Divine Comédie par le Vasistas Theatre Group
Fidèle parmi les fidèles du festival, Argyro Chioti s’empare pour cette nouvelle création du poème mystique de Dante. Mais, plutôt que d’adapter purement et simplement le récit de l’auteur italien et sa cosmographie complexe, la metteure en scène se focalise sur la notion autobiographique contenue dans le texte. Chaque passage dans l’un des trois royaumes des morts, du cauchemar de l’Enfer à la splendeur lumineuse du Paradis, devient ainsi une métaphore du cheminement d’un être humain tout au long de son existence. Transcrit, comme à l’accoutumée avec le collectif grec, dans un théâtre gestuel et surréaliste, magnifié par les sons d’un quatuor à cordes.
CC
> du 1er au 3/02 au Théâtre du Gymnase (4 rue du Théâtre Français, 1er).
Rens. : 08 2013 2013 / www.lestheatres.net
Pour en (sa)voir plus : www.vas.eu.com
Lien portrait Argyro Chioti > http://www.journalventilo.fr/portrait-argyro-chioti/
Droite/Gauche par l’Association Wagons Libres
Comment se forge notre identité politique ? Par quels mécanismes familiaux et sociétaux, apprend-on à se positionner sur l’échiquier politique ? Comment devient-on de droite ou de gauche ? Sandra Iché use, comme elle en a le secret, d’une multiplicité de points d’accroche pour décortiquer, analyser et apporter des éléments de réponse à ces questions.
Travail transdiciplinaire qu’elle mène avec des artistes et des chercheu.r.se.s, Droite/Gauche est à l’intersection du geste chorégraphique et du théâtre documentaire, creusant un nouveau sillon d’expérimentation artistique.
BC
> les 2 & 3/02 au Théâtre Joliette (Place Henri Verneuil, 2e). Rens. : 04 91 90 74 28 / http://www.theatrejoliette.fr/
Pour en (sa)voir plus : http://wagonslibres.org/association/