A perte de vues

Du Japon à l’Italie en passant par la Provence, le festival Phot’Aix, initié par la Galerie Fontaine Obscure, propose une immersion dans la photographie contemporaine. Focus.

Point d’orgue de la manifestation, l’exposition Regards Croisés propose un voyage au Japon depuis la Cité du Livre. Cinq photographes japonais exposés aux côtés de cinq photographes locaux, voilà une belle manière de célébrer l’Année du Japon à Aix-en-Provence et de confronter les regards. L’exposition, que l’on pourrait sous-titrer « comment cuisiner provençal à la sauce nippone », accueille notamment l’artiste Risaku Suzuki et sa série White : des clichés enneigés où la sensualité émane de la lumière et des tons clairs, froids et chauds à la fois, une véritable ode à la poésie. Ce n’est pas un hasard si le Japonais est la tête d’affiche du festival et le parrain de ces Regards Croisés : il est l’auteur d’un ouvrage sur l’atelier de Cézanne et compte parmi ses œuvres une série sur la Sainte-Victoire.
Ici, des clichés de paysages côtoient des portraits tantôt loufoques, tantôt nostalgiques. Les couleurs, les effets de matières ou encore les techniques s’avèrent particulièrement remarquables et les sujets, très divers : la mort, la vie, la maladie, le souvenir, la nature… On vagabonde entre les flashbacks de la série Bullet Boy de Kazuyoshi Usui, les autoportraits Odyssey de Miki Nitadori, en passant par les paysages captivants de Naruki Oshima. On s’attardera particulièrement sur les séries montagneuses de Yuji Hamada et Olivier Monge qui se font face, si proches dans la thématique mais si singulières à la fois… reconnaîtrez-vous le vrai du faux ?
Petit saké bonus, la Non-Maison accueille une exposition d’Eric Dessert, avec une série de photographies prises dans la région de Kumamoto, ville jumelée à la capitale historique de la Provence.
Et pour ceux qui aiment allier culture et balade, Phot’Aix propose également des parcours dans la ville, aux détours desquels les visiteurs sont invités à gambader dans plus d’une trentaine de lieux de la ville pour découvrir une cinquantaine d’artistes. Un format convivial autour de sept thématiques diverses.
Pour élargir encore les frontières, la Galerie Fontaine Obscure donne Carte Blanche à l’AFI (Archivio Fotografico Italiano), qui offre une sélection de portraits italiens depuis le début du XIX^e siècle par une poignée d’artiste. Le grand écart artistique en somme, pour un grand et beau voyage.

Astrid Börner

Festival Phot’Aix 2015 : jusqu’au 31/12 à Aix-en-Provence.
Rens. : 04 42 27 82 41 / www.fontaine-obscure.com

Regards croisés Japon-Provence : jusqu’au 31/12 à la Galerie Zola (Cité du Livre – 8/10 rue des Allumettes, Aix-en-Provence).

Le programme du festival Phot’Aix ici