Forces du désordre

Festival entièrement dédié à la performance, Préavis de Désordre Urbain en est à sa onzième édition. « Une action artistique capable de transformer son contexte autant qu’elle est transformée par lui », comme le dirait Christine Bouvier, directrice artistique du festival et membre du collectif de performers Ornic’art. Difficile de définir ce genre qui mêle les pratiques les plus diverses et entretient une relation extrêmement particulière avec son public et son contexte. Le mieux étant d’aller voir…

Préavis de désordre Urbain est organisé tous les ans à Marseille par RedPlexus, à la fois « réseau international d’échanges et de diffusion des nouvelles écritures de la performance » et « espace de réflexion et d’expérimentation autour de l’espace public » situé à la Friche. Quelque onze artistes internationaux sont réunis autour d’un désir : entre scène et rues, provoquer des rencontres, croiser des pratiques.

Malheureusement, le temps passe, même en performance. Pour suivre la première semaine de programmation qui avait pris pour les artistes la forme d’une résidence ponctuée d’événements et de rencontres au sein de la Friche, il est déjà trop tard. Mais il est peut-être encore temps de profiter de la deuxième partie du festival, qui se déroulera dans les rues de Marseille, notamment place Bargemon et square Léon Blum, jusqu’au dimanche 24 septembre.

Et puis, heureusement, même les performances laissent des traces. Cette onzième édition s’accompagne de la publication de l’ouvrage Préavis de désordre urbain, la performance à l’épreuve d’une ville, signé Samuel Wahl, avec la participation de Christine Bouvier.

« Samuel Wahl est journaliste et il a fait partie du comité de rédaction de la revue Cassandre, explique cette dernière. Dans ce livre, il parle bien sûr du festival et de son histoire. Mais loin d’écrire un album de famille qui compilerait des bons souvenirs, il amorce une vraie réflexion sur l’espace public à travers le genre performance et les mutations de la ville de Marseille au fil des ans…».

De quoi interroger ce genre qui « transforme son contexte tout autant qu’il est transformé par lui ». Et à travers, les métamorphoses de la société, le rapport à l’autre, l’identité. C’est d’ailleurs le thème de cette onzième édition : « Les rituels urbains d’hospitalité. » Et il y a encore de quoi inventer, aux abords de la Méditerranée…

Frédéric Vaysse

Festival Préavis de désordre urbain : jusqu’au 24/09 à Marseille.
Rens. : 04 95 04 95 34 / 06 61 34 93 62 / www.redplexus.org