Fête de la République de l’Inde
Delhi d’initiés
Le 26 janvier, on célèbre, en Inde et partout dans le monde, l’entrée en vigueur de la Constitution indienne. L’occasion idéale pour l’association Taal Tarang-Indian Arts Academy de fêter le soixante-dixième anniversaire de l’Indépendance de l’Inde…
Prenez donc un savoureux chai d’hiver, ce thé noir épicé avec gingembre, cardamome, cannelle, muscade, anis étoilé, clou de girofle, et toujours bien sucré. L’odeur vous interpelle ? En toute convivialité, des plats indiens sont proposés. Cette première partie de soirée en appelle à vos sens et, bientôt, à vos émotions…
La cérémonie d’ouverture fera place aux officiels de l’Ambassade de l’Inde et à nos représentants institutionnels locaux. Un moment un peu solennel mais ô combien important, tant l’histoire a laissé de traces, de souffrances, de populations déplacées dans ce pays sous domination britannique depuis le XVIIIe siècle. Après bien des rébellions et des combats, le 15 août 1947, en une sanglante partition, deux états sont créés : la République de l’Union Indienne et la République Islamique du Pakistan. La constitution indienne a été promulguée le 26 janvier 1950 par le Dr. Rajendra Prasad, premier Président de la République indienne.
Aujourd’hui, dans le but de développer des échanges culturels, des partenariats et des liens amicaux avec la deuxième ville de France, l’Ambassade de l’Inde, en collaboration avec le Conseil Indien pour les Relations Culturelles (ICCR), propose de réunir lors d’un concert de musique classique hindustani les populations indiennes et indophiles de Marseille et sa région autour d’une invitée d’honneur, la chanteuse Shrimati Sumitra Guha.
Musique carnatique de l’Inde du Sud et musique hindustani de l’Inde du Nord se différencient par leurs éléments mélodiques et rythmiques, ainsi que par les instruments qui entourent le soliste chanteur ou instrumentiste qui donne le ton. Shrimati Sumitra Guha maîtrise les deux styles : née dans l’État de l’Andhra Prades dans le Sud de l’Inde, elle s’initie à la musique carnatique bercée par sa mère et autres gurus. Elle partira ensuite à Calcutta, où elle découvre la musique hindoustani et se forme aux côtés des plus grands maîtres. Elle développe son propre style et s’affiche comme l’une des chanteuses les plus remarquées de sa génération. Ses râgas célestes et ses hymnes védiques nous renvoient aux origines spirituelles de l’homme. « Râga » vient de la racine sanscrite « ranj » : « Ce qui affecte ou ce qui colore l’esprit et qui procure du plaisir ». Connue pour être la première femme Andhra à chanter la musique Hindustani, elle n’hésite pas aujourd’hui à fusionner les genres avec des musiciens étrangers renommés tel Robin Hogarth. Leur dernier CD, Gondwana Dawn, qui s’est vu récompensé par un Grammy Award, mêle les musiques africaines et indiennes. Vidushi Sumitra Guha chante avec passion dans une ferveur émotionnelle qui ne laisse jamais le public indifférent. Les lecteurs de Ventilo qui se connectent depuis l’Inde sont d’ailleurs invités à faire un tour dans le quartier de Lutyens, à Dehli, pour découvrir le Rashtrapati Bhawan, résidence officielle du Président, éclairée parmi toutes les illuminations de la grande fête de la République… Namasté India.
Sylvia Obrados
Fête de la République de l’Inde : le 26/01 à 18h30 à l’Espace Julien (39 cours Julien, 6e).
Rens.: 04 91 24 34 10 / www.taaltarang.com / www.espace-julien.com
Taal Tarang – Indian Arts Academy
L’association marseillaise a été créée en 2012 par Maïtryee Mahatma et Nabankur Bhattacharya, tous deux venus de Calcutta il y a une dizaine d’années, pour faire connaître leur art :
- par l’enseignement pour amateurs et futurs professionnels qui verront leurs diplômes validés par l’Institution Pracheen Kala Kendra à Chandigarh ; véritable héritage culturel transmis par Maïtryee Mahatma autour de la danse et en particulier le kathak, et par Nabankur Bhattacharya pour la partie musicale et instrumentale avec le tabla. De l’histoire de leurs arts à travers les différentes époques et répertoires jusqu’à la technique pure de la danse ou des tablas en passant par « l’éducation de l’oreille », ils gardent la précieuse place de l’oralité durant les cours, stages ou Master-classes à Marseille, Aubagne et les villes et pays où ils se produisent.
- par l’organisation de leurs spectacles qui les poussent aux rencontres, à la fusion et à la découverte d’espaces créatifs tout en favorisant les échanges artistiques entre l’Inde et la France, notamment en novembre au cours du Festival Mehfil (étymologiquement « Soirées de musique, danse et poésie », comme il s’en déroulait dans les cours des palais ou les maisons des nobles).
SO