FIDèlement vôtre

Le FID dévoile une vingt-huitième édition pleine de promesses qui nous fera cinématographiquement naviguer, entre autres lieux, du Mucem aux Variétés, du Théâtre Silvain au Vidéodrome 2.

Ils sont rares aujourd’hui, à s’interroger sur « Qu’est-ce que le cinéma ? ». Peut-être aurait-il fallu rendre la question récurrente, et par décennies se demander « Qu’est-ce que le cinéma, aujourd’hui ? » Car incontestablement, malgré les divers langages qui ont fait signes, les formes, elles, ont évolué et impacté le fond. De nombreuses frontières ont volé en éclats (de lumière), et les techniques — jamais éloignées du geste cinématographique — ont élargi champs et hors-champs. Au-delà d’un système, disons-le clairement, ploutocratique, la création, comme l’eau dans la roche, a toujours su se frayer un chemin. Sauf, malheureusement, sur la question de la diffusion des œuvres, maillon essentiel de l’industrie. C’est bien pour ces raisons que le Festival International de Cinéma de Marseille (et comme une poignée d’autres, encore trop rares, dans l’hexagone) joue un rôle des plus essentiels. En permettant la découverte, en première mondiale, d’œuvres passionnantes de l’image en mouvement, l’équipe du FID, portée par son Délégué Général Jean-Pierre Rehm, offre à voir tout autant l’état du monde que celui de la goutte dans lequel il se reflète, le cinéma. Dont acte avec cette nouvelle édition, qui multiplie derechef les propositions et croise les regards, exécutant avec maestria le difficile exercice funambulesque de la diversité et de la cohérence. Au sein, de prime abord, des diverses compétitions (internationale, nationale, premier film, GNCR) : s’y côtoieront les noms de cinéastes dont l’œuvre nous a d’ores et déjà marqués (Andrew Kötting, Nicolas Klotz, Annik Leroy, Philippe Grandrieux, Pierre Creton, Jean-Charles Fitoussi…), et d’autres qu’un large public découvrira, non sans plaisir, lors des séances spéciales. Soulignons par ailleurs que si le FID garde un œil toujours acéré sur toutes formes de créations internationales, il a su dans son histoire ouvrir ses écrans aux cinéastes de la cité phocéenne, comme en témoignent cette année encore les sélections de belles artistes telles que Florence Pazzottu, Claudia Neubern ou Amélie Derlon. À l’instar des années précédentes, ce sont les écrans parallèles qui se révèlent être, également, des écrins de joyaux cinématographiques. Ne revenons pas sur la présence exceptionnelle de l’immense Roger Corman (récemment soulignée dans ces colonnes), mais gageons qu’entre Histoires de portraits, Ah, la musique !, Les sentiers et Kafka va au cinéma — sans oublier le FidLab —, tout spectateur un brin curieux trouvera les chemins de traverse d’un réel bonheur cinéphile, où une fois encore, il participera au temps des films.

Emmanuel Vigne

FIDMarseille : du 11 au 17/07 à Marseille.
Rens. : www.fidmarseille.org

Le programme complet du FIDMarseille ici