FIDMarseille – Festival International de Cinéma à Marseille
Un œil sur le monde
Vingt-quatrième édition du FID, explosé le temps d’une semaine dans divers lieux marseillais, de la Criée aux Variétés, du MuCEM au Théâtre Silvain. Un rendez-vous unique pour les passionnés de formes cinématographiques novatrices, une programmation que l’on sait désormais exigeante, sur laquelle plane l’ombre de l’érudit Jean-Pierre Rhem.
En vingt-quatre ans, le FID, devenu récemment Festival International de Cinéma, s’est imposé comme l’un des rendez-vous majeurs des manifestations cinématographiques estivales dans l’hexagone. L’édition 2013 annonce d’emblée la couleur : portée par le souffle culturel de la Capitale, l’équipe du FID profite de l’occasion pour amplifier ses propositions et nous offrir de grands moments cinéphiliques, à l’instar des Ecrans parallèles consacrés à l’œuvre de Pier Paolo Pasolini, en écho à l’intégrale largement relayée dans ces colonnes. Sous la présidence d’honneur du cinéaste taïwanais Tsai Ming-Liang, le jury aura donc à départager une quarantaine d’œuvres au sein des diverses compétitions proposées, pour la plupart en avant-première mondiale.
Avec un niveau d’exigence assumé, le FID propose donc d’associer dans sa programmation une démarche plastique novatrice, sans se départir d’une réelle profondeur rhétorique vis-à-vis des sujets traités. De nombreux cinéastes viennent à présent faire un crochet par Marseille, et imprimer le festival de leurs réflexions sur cet art qui n’en finit pas d’évoluer, pour autant que l’on puisse y être attentif. Cette année, plus de cent cinquante invités permettront au FID d’être un événement particulièrement vivant, un espace de rencontres, de réflexions ou de simple plaisir de spectateur. Au détour des compétitions, quelques cinéastes attendus : Lech Kowalski, réalisateur passionnant sous perfusion musicale, Pierre Creton ou Jean-Charles Fitoussi. Les nombreux écrans parallèles, proposent quant à eux, en écho à l’œuvre de Pasolini, d’élargir une thématique et d’en dénouer le fil d’Ariane. Un parti pris subtil, qui permettra la (re)découverte d’œuvres essentielles de cinéastes parfois oubliés du grand public (Alexander Kluge, Paul Vecchiali, Avi Mograbi…), mais offrira également aux jeunes générations l’opportunité de bénéficier d’une diffusion d’envergure (Amélie Derlon, Dania Reymond…). Il est impossible, à ce stade, d’évoquer dans sa globalité le nombre particulièrement impressionnant de rencontres, tables rondes, séances spéciales et ateliers que propose cette année la nouvelle édition du FID (citons tout de même le cinquième opus du FidLab, laboratoire de création visant à offrir un soutien aux projets en construction), mais gageons que le spectateur averti prendra un délicieux plaisir à déambuler au sein d’un événement dont l’on mesure année après année l’immense envergure.
Emmanuel Vigne