Des femmes d’honneur
Les Rencontres Films, Femmes, Méditerranée font leur retour à Marseille pour une septième édition. Avec trente-quatre films inédits ou en avant-première et une programmation étoffée, l’accent est à nouveau mis sur la singularité et la nécessité d’un cinéma au féminin plus que jamais ancré dans son actualité.
Initialement, Films, Femmes, Méditerranée n’était qu’une simple projection de films transalpins organisée par la Chambre de Commerce italienne de Marseille. Rapidement, le projet se propage sur les deux rives de la Méditerranée et l’association naît un beau jour de 2006. Fidèle à son objectif original, l’équipe organisatrice se démène une nouvelle fois pour rendre au travail des femmes méditerranéennes sa véritable place. Forte d’un concept désormais pleinement installé, elle a renforcé sa programmation – fourmillante de réalisations inédites – mais également développé considérablement le festival, lui permettant de s’enrichir en nouveautés notables.
Coup d’envoi donné par l’avant-première du film Héritage de Hiam Abbass ou comment une famille palestinienne en arrive à conserver intacte son envie de vivre dans un contexte de guerre israélo-libanaise. S’y ajouteront des productions comme Sur la route du paradis d’Uda Benyamina ou encore Djeca, enfants de Sarajevo d’Aida Bejic, l’histoire d’une orpheline bosniaque de vingt-trois ans trouvant refuge dans l’islam. Au rayon des premiers jets, on notera plus particulièrement le documentaire de Laura Halilovic, Io, la mia famiglia e Woody Allen, qui raconte le voyage autobiographique d’une jeune fille rom de dix-neuf ans en Italie : l’occasion idéale, en ces temps troublés, de porter un autre regard sur la culture et la condition de son peuple. La traditionnelle et bien nommée soirée 13 en Courts décernera cette année un prix du public, ainsi que le prix du jury, présidé par Anne Alix et Julie Gavras. Décidément ancré dans l’actualité, Films, Femmes, Méditerranée consacrera une journée spéciale aux « tragédies grecques » à l’Alhambra avec, en point d’orgue, le documentaire Debtocracy : la gouvernance par la dette de Katerina Kitidi et Aris Chatzistefanou. De l’actuelle situation financière de la Grèce aux origines de la dette, le parcours présente une lecture différente des problèmes économiques modernes. Les deux journalistes collent à leur sujet jusque dans son financement, intégralement apporté par les internautes et les réseaux sociaux.
Non content de disposer d’un agenda déjà bien fourni, l’évènement se mêle toujours plus à la bataille pour les libertés par le biais d’un triple partenariat avec le festival Films de Femmes de Créteil, le festival italien SalinaDocFest et le Festival marocain de Salé. Luttant sans cesse avec son actualité, la cinématographie au féminin s’engage avec tendresse, humour et ferveur, quel que soit le combat, mais toujours du côté de la vie.
Sébastien Carron
Films, Femmes, Méditerranée : du 25/09 au 3/10 à Marseille.
Rens. www.films-femmes-med.org