Parler de Dj Spooky, c’est parler d’un artiste qui aurait préféré cultiver son univers plutôt que de rester cloîtré sur une seule planète de cet univers. Un univers expérimental constitué d’astres jazzy, d’étoiles dub et de satellites electro baignant dans une constellation hip hop… Ecouter le « Subliminal Kid », tel qu’il se fait appeler, c’est ainsi écouter les diverses facettes de… (lire la suite)
Parler de Dj Spooky, c’est parler d’un artiste qui aurait préféré cultiver son univers plutôt que de rester cloîtré sur une seule planète de cet univers. Un univers expérimental constitué d’astres jazzy, d’étoiles dub et de satellites electro baignant dans une constellation hip hop… Ecouter le « Subliminal Kid », tel qu’il se fait appeler, c’est ainsi écouter les diverses facettes de cet artiste noir-américain sévissant depuis une dizaine d’années. Un univers personnel parfois très sombre, souvent profond et toujours sincère. Installé à New York, Paul D. Miller (de son vrai nom) est en effet un mélomane avant-gardiste, boulimique de sons, et accessoirement virtuose du « turntablism ». Son maître mot, l’ouverture, est une constante dans son travail. Il l’a réaffirmé cette année lors de la sortie d’une série de remixes pour le légendaire label reggae Trojan, In Fine Style : 50 000 Volts of Trojan Records : « ce mix est une combinaison de vieux, de neuf, et de ce qu’il y a entre »[1]. Son album-phare, Optometry, sorti en 2002, est l’une des facettes les plus intéressantes du personnage, un projet en collaboration avec des musiciens de la scène jazz. Bref, écouter Spooky, relativement méconnu en France, c’est un peu revenir sur la première période, créative, risquée, du travail de Dj Cam… Sa musique est également poétique et engagée, comme en témoignent ses collaborations avec Amiri Baraka, poétesse et figure fondatrice du jazz moderne et de ses reliefs politisés, ou le titre Not in our name, contre une certaine guerre pétrolière. L’homme est également écrivain, et a récemment publié un recueil de ses essais sur la musique (Rhythm Science, MIT Press, 2004), et titille aussi la vidéo lors de ses prestations, réputées pour leur caractère imprévisible. Pour son premier passage à Marseille, son mix promet d’être un grand bol d’influences, barré certainement, pointu évidemment, mais à coup sûr terriblement entraînant.
Cédric Coda
Le 10 au Poste à Galène, 21h30. Rens. 04 91 47 57 99
Notes
[1] cité sur son site (www.djspooky.com)