Un an passé à s’immerger dans les chiffres, les noms et les dates, à recouper et vérifier les informations. Un groupe de plus de trois cents journalistes du monde entier a exploré les méandres du droit des affaires du Panama, cet Etat sud-américain sous « protectorat » étatsunien. En communicants avisés, ils ont fait monter la sauce avant de lâcher les scoops, tous en même temps. L’existence d’un paradis fiscal n’étonne plus personne. Mais les révélations précises, étayées de preuves, que ces dirigeants du monde entier, tel le Président conservateur argentin fraîchement élu, occultent des avoirs détournés des fonds publics, issus de la corruption ou de l’argent facile depuis leur position, demeurent ahurissantes. Le mécanisme de dissimulation des noms des propriétaires de ces biens mal acquis reste toléré par le système juridique du Panama, et par tous les autres ailleurs. Au nez et à la barbe des honnêtes gens. Il n’y a que nous, grands naïfs, pour croire celui qui promet de renverser son adversaire, la finance. Avec Cahuzac comme ministre du budget… Il doit encore se marrer de sa bonne blague. L’ampleur du foutage de gueule est telle que sans rire, nous ne savons que faire. Les journalistes ont fait le boulot. Et maintenant ? Rappelons-nous un instant que nous vivons sous Etat d’urgence jusqu’au 26 mai. Et que le ministre de l’Intérieur et les préfets ont le pouvoir de mener toutes les perquisitions souhaitables et d’accéder à tout ordinateur sur les lieux choisis « lorsqu’il existe des raisons sérieuses de penser que ce lieu est fréquenté par une personne dont le comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics. » Le Monde révèle que la Société Générale est l’un des meilleurs clients du cabinet d’avocats d’où fuitent les Panama Papers. Les explosifs peuvent être portés par des cols blancs
Victor Léo