Hifiklub : nouvel album How to make friends
Klub de rencontres
Sans gros tapage mais avec un sens aigu du relationnel, le trio toulonnais Hifiklub fait son petit bout de chemin dans le monde lettré du rock indé. A l’heure où sort son deuxième album, nous avons retrouvé la trace du groupe… au Texas.
A l’été 2008, nous étions fiers de vous présenter dans ces colonnes un groupe tout à fait hors normes, puisque ayant réussi à fédérer, pour vous la faire courte, tout un tas d’icônes du rock autour d’un projet commun, Hifiklub, à partir de sa base… toulonnaise. Pour la genèse du premier album, référez-vous à nos archives (voir Ventilo #226), l’histoire est déjà assez exceptionnelle. Mais, et c’est là une excellente nouvelle, celle-ci trouve aujourd’hui un heureux prolongement avec la sortie du deuxième album de ces jeunes gens aux goûts sûrs, qui ont poussé encore plus loin leur démarche « d’open trio ». Enregistré encore une fois dans une boîte de nuit désaffectée de la Valette-du-Var, puis confié aux mains expertes de quatre producteurs qui se partagent chacun un « Ep » de quatre titres (soit seize au final, assortis de remixes), ce disque ne relève pourtant absolument pas du concept, mais d’une envie folle de faire de la musique par tous les moyens, et avec qui de droit. Les producteurs ? Lee Ranaldo (Sonic Youth), Andrew WK, Don Fleming et Kpt Michigan. Pour ceux qui touchent un peu leur bille : des pontes du circuit indé. Les invités ? Richard Swift, Skerik, Lio, Jesse Sykes, Jean-Marc Montera… Même topo. Au-delà d’une histoire, déjà commentée, de connexions qui en appellent d’autres, le projet Hifiklub traduit surtout une façon différente, et neuve, de concevoir aujourd’hui son approche de la musique. Joint par mail alors que le groupe se produisait au festival SXSW (Austin/Texas), Régis Laugier, son principal pilier, explique : « Hifiklub est un trio libre de s’entourer d’autres musiciens qui interviennent sur nos morceaux comme ils l’entendent. Nous aimons ouvrir et confronter notre musique à des interventions extérieures, et n’échangeons qu’avec des artistes qui nous touchent, artistiquement et humainement. Je reste bien sûr en contact avec eux, il est très important qu’ils se sentent intégrés au projet dans tous ses développements, des démos jusqu’au mixage final. » Echanger, ouvrir, jouer d’égal à égal : tel semble être le sésame pour faire avancer la musique pop, aujourd’hui plus qu’hier. Une idée que Hifiklub partage avec Get Back Guinozzi, autre fer de lance de la scène pop toulonnaise. Et pour cause : les deux groupes partagent la même section rythmique, et sont intimement liés à la jeune épopée du MIDI Festival de Hyères, bastion estival de tout ce que la pop underground compte de plus intéressant actuellement. Une musique libre, comme le rappelle Régis quant à la teneur de son nouveau-né : « C’est un disque rock qui prend toute liberté à aller parfois vers une musique plus expérimentale, ou pop, ou jazz, ou noise… Je ne vois pas de limite dans les interventions autour d’une base rock. » C’est dingue, nous non plus.
Texte : PLX
Photo : Charles Freger
Dans les bacs : How to make friends (Le Son du Maquis/Harmonia Mundi)
www.hifiklub.com