Homefront (Xbox 360, PS3, PC / THQ)

Call of Duty : Modern Warfare 2 avait créé la polémique quand un passage-clé de son scénario plaçait le joueur au beau milieu d’un massacre de civils. Homefront reprend le flambeau de la controverse, par sa représentation froide de l’abjection des conflits armés. Ainsi, aux violences gratuites et exécutions subies par la population civile succède la traversée d’un charnier, avant que le héros n’ait à protéger une mère des tirs militaires, les cris stridents poussés par son enfant bruitant la scène de manière glaçante.
Plus que par sa forme, d’un réalisme inéluctable vu l’évolution technologique des jeux vidéo, le titre soulève la question des limites à s’imposer dans la peinture d’actes commis dans la réalité, mais généralement épargnés aux yeux du public. Homefront opte pour un choix autant opportuniste que courageux : s’exposer à un battage médiatique, mais au prix d’une recommandation aux plus de dix-huit ans, tout en attisant les foudres des censeurs. Par la crudité de sa mise en scène, il s’impose en révélateur de l’inhumanité des guerres, tout en asseyant la crédibilité de sa représentation d’un conflit.
D’un point de vue ludique, on ne peut que regretter sa brièveté et son dirigisme (vider des zones dans lesquelles les ennemis régénèrent ad nauseam, tant que l’action requise n’est pas accomplie par le joueur), ainsi que sa réalisation en demi-teinte, contrebalancés par un jeu en ligne très enthousiasmant.
SV