Horacio Castellanos Moya – Le Bal des vipères (Les Allusifs)
L’auteur du Dégoût et de La Mort d’Olga Maria nous entraîne ici dans un polar fantasque et halluciné. Quelque part dans une capitale sud-américaine, un SDF squatte en bas d’un immeuble dans une vieille Chevrolet jaune. L’épicière de la rue n’en peut plus, les voisins veulent agir, la police est incompétente. Un des voisins, jeune homme désœuvré, décide d’en savoir un peu plus. Il questionne le SDF, le suit, le tue, prend sa place… En un tour de passe-passe, Castellanos Moya enclenche la vitesse supérieure et met la ville à feu et à sang. Dans un délire de femelles serpents vengeresses et érotiques, le jeune homme s’en va venger l’honneur du défunt SDF et laver son passé. Les points de vue s’enchaînent : on passe de celui du jeune homme à celui du flic ou de la journaliste. On dévore littéralement ce roman qui nous tient dans sa course effrénée pendant trois jours de délire intense. On en sort épuisé, mais repu.
JB