HugPat et Clément Verdière – Corps-accord à la Galerie David Pluskwa
Des toiles plein les yeux
Les artistes HugPat et Clément Verdière partagent un atelier avec Skunkdog, avec qui ils entretiennent des liens presque familiaux. Le triangle artistique vertueux nourrit la créativité de chacun. Les œuvres présentées à la Galerie David Pluskwa, toutes en noir et blanc, témoignent d’une sensibilité et d’une technique communes, d’un étonnement et d’une curiosité face à l’humain par l’intermédiaire du corps.
Le Marseillais Clément Verdière travaille principalement sur la thématique de la femme. De manière instinctive, il se tourne vers les femmes qui ont influencé sa vie et les considère comme ses muses. Elles incarnent pour le peintre le rapport à l’autre comme à soi-même. L’artiste surprend en peignant ces femmes enfermées derrière des parois de verre, déformées par le ruissellement de l’eau et une coulée de peinture. Cette approche presque plastique à travers laquelle l’artiste joue avec les textures et les matières dévoile son exaltation et ses tourments, tous causés par les interactions humaines. L’art est ici utilisé comme une thérapie, un exutoire permettant de déverser ce qui peut tous nous toucher dans la confrontation aux relations sociales.
HugPat travaille quant à lui en partie sur la thématique des femmes, dans un univers sombre. Ses œuvres New Dark Age et New Down Fades reprennent des titres de chansons des ténébreux et mélancoliques Joy Division. Les portraits de femmes s’avèrent flous, suggérant désillusion et désenchantement. Le décor est intemporel, l’époque imperceptible, mélangeant des représentations d’objets anciens et contemporains. Une façon pour le peintre de sous-entendre que la mélancolie traverse les âges.
L’autre partie du travail présenté par HugPat témoigne de sa fascination pour la boxe, ce sport qu’il juge violent, attisant la pulsion morbide des hommes, ne le condamnant pas pour autant. Il en est même un fervent admirateur, retranscrivant les combats glorieux de l’histoire de la boxe comme les célèbres oppositions Ali/Foreman ou Pacquiao/Mayweather. HugPat utilise comme matière première les photographies des combats, les modifiant afin de faire surgir la vitesse d’exécution des gestes, mettant ainsi en valeur l’aspect artistique du sport, les valeurs universelles qu’il porte, tout comme l’art.
Nous vous invitons à découvrir le fruit du travail passionné et passionnant de ces deux artistes dénichés par David Pluskwa, qui met un point d’honneur à laisser le temps de création nécessaire à ses artistes. La thématique générale de la condition humaine combinée à l’originalité des techniques utilisées intéressera sans doute néophytes comme initiés.
Alexandre Bathellier
HugPat et Clément Verdière – Corps-accord : jusqu’au 20/07 à la Galerie David Pluskwa (53 rue Grignan, 6e).
Rens. : www.david-pluskwa.com
Pour en (sa)voir plus : www.facebook.com/Hugpat-artiste-289582017904021/ / www.clementverdiere.com/